Attaque de l’aéroport de Kananga : la situation sous contrôle des Fardc

Samedi 24 Septembre 2016 - 16:09

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Des affrontements d’une extrême intensité opposant les forces loyalistes aux miliciens du chef traditionnel Kamwina-Nsapu étaient signalés, le 23 septembre, dans la matinée aux abords de l’aéroport du chef-lieu du Kasaï-Central.

Folle journée que celle du vendredi à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central, théâtre toute la matinée durant des affrontements entre les miliciens du chef traditionnel Kamwina-Nsapu et les éléments des Fardc. C’est autour de l’aéroport de Kananga que ces affrontements ont eu lieu pendant des longues heures, créant un vent de panique parmi les populations environnantes. Les quartiers situés dans la périphérie est de la ville où se trouve le site aéroportuaire ont été vidés de leurs habitants fuyant les combats pour aller trouver refuge ailleurs. L’on ignore encore les mobiles de cette attaque mais tout porte à croire qu’il s’agissait d’une insurrection armée visant la prise de l’aéroport de Kananga.

En effet, d’après des sources locales, les assaillants ont tenté de se rapprocher de l’aéroport laissant sur leur passage, désolation et tristesse à l’image du saccage de certains matériels de la Régie des voies aériennes (RVA) trouvés sur leur chemin. Un véhicule anti-incendie de cette société publique a été endommagé, apprend-on. Les miliciens du chef Kamwina-Nsapu n’ont pu réussir leur projet parce qu'ils ont buté à la résistance des Fardc commis à la protection du site.

Après un affrontement armé qui a duré plusieurs heures et, par intermittence, les assaillants ont dû battre en retraite. Le bilan fait état d’au moins d’une dizaine des morts au nombre desquels une hôtesse de la compagnie aérienne publique nationale Congo Airways, lynchée par les miliciens aux abords de l’aéroport alors qu’elle fuyait avec ses collègues leur avancée. D’autres sources avancent sept morts du côté des Fardc et quarante dans les rangs des assaillants. D’après le gouvernement provincial du Kasaï Central qui s’est exprimé le 24 septembre, le bilan est passé de douze à vingt-huit morts. Une trentaine de blessés ont été enregistrés, dont vingt-neuf élèves hospitalisés et un élément des forces de l'ordre. Il est aussi fait état de cinquante-deux miliciens capturés.

Pour l’heure, la situation est sous contrôle. « Nous sommes en réunion d'évaluation » pour faire toute la lumière sur cette affaire », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. Entre-temps, l’on apprend que plusieurs jeunes habitant les quartiers environnants ont été interpellés par les Fardc pour des raisons d’enquête. Difficile à ce niveau d’établir un quelconque lien entre cette attaque et les évènements des 19 et 20 septembre survenus à Kinshasa. Des sources du gouvernorat, on parle d’un policier qui aurait paniqué face à une fausse alerte et qui aurait tiré beaucoup de balles, lesquelles auraient exacerbé la tension. Toutefois, nonobstant le calme précaire qui règne dans la ville, la psychose est toujours présente dans les esprits.     

Pour rappel, le chef de la tribu Kamwena Nsapu, tué dans une opération de police en août dernier, s’était toujours dressé contre le pouvoir central et ses représentants locaux et ses affidés sont restés fidèles à cette logique contestataire comme en témoigne l’attaque de l’aéroport de Kananga.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le tarmac de l'aéroport de Kananga

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