Opinion

  • Humeur

Au lieu de vanter tant le diplôme, affirmez-le sur le terrain !

Samedi 16 Avril 2016 - 16:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Cette exclamation est due au fait que dans les administrations, entreprises et sociétés, bref dans la plupart des structures socio-économiques produisant des biens et services, certaines franges de jeunes qui veulent cacher leurs faiblesses et leur passivité brandissent aux vétérans leurs gros diplômes, en l’occurrence le doctorat et autres. Cette façon de faire peut créer des relations intergénérationnelles ternes et bizarres dans des entreprises et impacter sur la productivité de celles-ci.

Et de là naît un comportement honteux du sentiment de supériorité qui est pratiqué par ces jeunes gens-là. Or, la réalité sociale administrative nous renseigne que dans une société, dans une organisation ou dans une entité quelconque, il y a d’un côté ceux qui sont allés plus loin dans le cursus scolaire ou universitaire et, de l’autre côté, ceux qui ont eu un niveau plus ou moins moyen ou bas. Mais, diable, pourquoi brandir le diplôme lorsqu’on sait qu’il ne fera jamais ce que l’individu pourra exécuter sur le terrain ? Oui, le diplôme s’identifie à un quitus qui vous donne l’autorisation d’être pris quelque part, mais il ne serait vous remplacer dans l’exécution de telle ou telle tâche.

Alors si l’on pouvait reformuler autrement la question, on se rendra bien compte que le vétéran qui n’a nécessairement pas un gros diplôme a bel et bien sa place au sein d’une entreprise, de même qu’un jeune hautement diplômé. D’où, il ne suffit pas d’avoir un gros diplôme pour pouvoir être très brillant, ou est-ce qu’il n’est pas sensé qu’un jeune diplômé apprenne avec humilité le travail auprès d’un vétéran qui le reçoit dans une administration donnée.

Oui, ce comportement que nous condamnons avec la dernière énergie dans ce billet d’humeur alimente aussi les conflits de génération qui, de plus en plus, sont fréquents dans certaines administrations ou entreprises ou encore dans n’importe quelle organisation sociétale. Tenez ! Le refus de l’humilité que certains jeunes diplômés ont vis-à-vis des anciens se caractérise, le plus souvent, par la mise en avant de leur fraîche méthodologie ou de leur frais style de travail qui, du reste, n’est pas une mauvaise chose en soi, mais c’est la façon de l’exprimer qui est gênante et ennuyeuse. Car ces jeunes hautement diplômés, lorsqu’ils arrivent dans une entreprise, ont tendance à écraser les anciens aux diplômes peut-être moyens mais qui ont beaucoup appris sur le tas. Ces jeunes qui brandissent leurs diplômes oublient que le meilleur maître, c’est aussi le terrain, car un médecin-chirurgien n’opère pas directement un patient après sa formation livresque ou théorique, il est toujours encadré sur le plan pratique par les anciens qui sont du même domaine que lui, même si ceux-ci n’ont pas atteint son niveau.

Non, nous ne disons pas ici que le diplôme n’est pas une valeur, mais nous nous attaquons plutôt aux agissements de certains jeunes diplômés qui ont tendance à repousser des anciens, semble-t-il, parce qu’ils n’ont pas atteint le niveau qu’ils ont.

Ceci étant, chers jeunes, avoir le diplôme est une bonne chose, mais évitons de présenter des attitudes réfractaires vis-à-vis des vétérans, car que l’on veuille ou pas une administration, une entreprise, ou une entité sociale productrice des biens et services a besoin des plus gradés et des moins gradés. Encore que le terrain est plus connu

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Humeur : les derniers articles