Audiovisuel public : FFJ salue le pluralisme d'opinions politiques

Lundi 25 Février 2019 - 18:47

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L’organisation de défense de la liberté de la presse et du droit à l’information espère que le nouvel élan imprimé par les nouvelles autorités se poursuivra et l’engagement pris par le président de la République de redonner à la presse sa place de quatrième pouvoir sera concrétisé.

L’association Freedom for journalist (FFJ) a fait observer que le nouveau régime en place s’ouvre à d’autres courants politiques majeurs opposés à sa vision de la gouvernance du pays à travers la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC). Ce média audiovisuel public, rappelle-t-elle, a été naguère reconnu comme le vecteur principal de la pensée unique sous les régimes des présidents Mobutu et Kabila. « Le président Tshisekedi devra accompagner la contradiction dans les médias publics, car une société où toutes les opinions sont tolérées est celle qui espère se développer », a conseillé l'organisation, dans un communiqué  du 25 février signé par son directeur, Désiré-Israël Kazadi. FFJ se souvient, en effet, que la RTNC était réfractaire à toute opinion contraire à celle du régime Kabila et les rares membres de l’opposition invités dans des émissions « n’avaient suffisamment pas d’épaisseur politique ».

Pour cette organisation, l’Office zaïrois de radiodiffusion et de télévision, devenu RTNC sous le maréchal Mobutu, au pouvoir durant trente-deux ans (1965-1997), était pris en otage pendant tout ce temps par le Mouvement populaire de la révolution, parti du président Mobutu, unique formation politique acceptée dans le pays avant le multipartisme lancé en 1990. « Sous Mobutu comme sous Kabila, le média audiovisuel public n’a pas contribué à la contradiction, à la pluralité d’opinions ou encore à cimenter la démocratie dans le pays. Il a plutôt servi à enraciner la dictature des deux régimes politiques précédents, et de manière éphémère, celui du président Laurent-Désiré Kabila », a ajouté FFJ .

L’organisation dit espérer que le nouvel élan imprimé par les nouvelles autorités se poursuivra et l’engagement pris par le nouveau président de la République, FélixTshisekedi, de redonner à la presse sa place de quatrième pouvoir sera concrétisé. Elle appelle, en outre, le chef de l'Etat à s’impliquer pour que le parlement adopte une loi sur la presse, extirpée des poursuites judiciaires contre le journaliste pour avoir dit ou publié la vérité, au nom de l’infraction de diffamation et imputations dommageables. FFJ souhaite aussi que l’Agence congolaise de presse, support public d’informations, se mue comme la RTNC en un média entendu comme un service public d’intérêt général et non partisan.

Selon l'association, l’ancien Premier ministre sous le régime Kabila, Augustin Matata Ponyo, lors de son discours d'investiture, avait assuré solennellement de s’impliquer dans le processus de dépénalisation des délits de presse. Mais, il était parti du gouvernement sans une moindre avancée. Aussi demande-t-elle à la législature en cours d’installation de donner la priorité aux propositions de loi relatives à la presse laissées parmi les arriérés législatifs par les parlementaires sortants, dont celle relative à l’accès à l’information et celle relative à la liberté de la presse.

Lucien Dianzenza

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