BAD : 400 milliards de dollars pour « nourrir l’Afrique »

Mardi 20 Septembre 2016 - 12:33

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Au cours de la présentation de sa stratégie pour la transformation de l’agriculture africaine 2016-2025, la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé vouloir financer 300 à 400 milliards de dollars pour réussir la transformation complète.

L'Afrique dépense près de 35 milliards de dollars par an en importations de nourriture alors qu'elle dispose de 65% des terres arables non cultivées, souligne la BAD. La BAD va injecter directement 24 milliards de dollars avec la volonté que cette mise de départ « serve de catalyseur ». « Notre contribution est dérisoire, une goutte d'eau dans l'océan. On a besoin de beaucoup plus. Nos fonds doivent servir de catalyseurs pour que d'autres donateurs et partenaires nous rejoignent », explique le Dr Chiji Ojukwu, directeur Agriculture et Agro-industrie.

Le responsable du secteur agricole souligne que le privé comme le public s'intéressent pas ou peu à l'agriculture. « Les gouvernements africains mettent très peu dans l'agriculture. Nous voulons faire augmenter les investissements publics dans le secteur agricole. Quant au secteur privé, il a des ressources immenses dont il ne se sert pas. Les banques par exemple ne prêtent pas à l'agriculture. Nous voulons changer cette orientation et les faire investir cinq fois plus », assure-t-il. Et d’expliquer : « Nous allons apporter le capital de départ aux banques et les dérisquer », précisant qu'il veut aussi créer des instruments pour pouvoir ponctionner les fonds souverains en faveur de l'agriculture.

Cependant, la faible productivité et la faible valeur ajoutée sont énumérés au nombre des problèmes que rencontre l’agriculture africaine. La faiblesse des infrastructures, de l'irrigation, du secteur bancaire et un environnement des affaires peu engageants sont, selon Chiji Ojukwu, d'autres problèmes à régler. « La technologie est là mais elle n'arrive pas à l'agriculteur. Les agriculteurs doivent arriver à l'auto-subsistance mais pour l'atteindre il faut qu'ils fassent de l'agriculture comme un business et non une agriculture de subsistance (…) Ce que nous produisons, nous ne le transformons pas. Nous exportons de la matière brute. Exemple: l'industrie du chocolat représente 100 milliards de dollars par an dans le monde. L'Afrique en prend moins de 10% alors qu'elle produit 80% des fèves de cacao », résume-t-il.

Le directeur Agriculture et Agro-industrie, se veut optimiste : « Nous pensons qu'on peut y arriver dans les 10 ans, mais il ne faut pas attendre 2025 : la course commence aujourd'hui ».

Josiane Mambou Loukoula

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