Bancarisation de la paie des militaires : la maffia s’installe

Mercredi 1 Juin 2016 - 17:29

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Des civils détenteurs de fausses cartes biométriques militaires auraient gangrené le système, à en croire des sources.  

Le système de la bancarisation de la paie des fonctionnaires de l’État lancé à grande pompe est en train de montrer ses limites comme en témoignent les incessantes dénonciations du ministre chargé du Budget qui est allé récemment en guerre contre les réseaux mafieux ayant gangrené le système. Là où le bât blesse, c’est que les cartes biométriques délivrés aux ayants-droit censés faciliter leur paiement auprès des banques commerciales se retrouvent actuellement entre les mains des personnes qui en n’ont pas qualité. D’après des sources généralement bien informées, il ressort que le commissariat provincial de la police et d’autres services compétents auraient été instruits de mener des investigations en rapport avec les cas de fraudes décelés dans la paie des militaires. Il s’agit d’approfondir l’enquête en recherchant les membres du réseau et leurs complices et à localiser leurs bureaux clandestins, indique-t-on.

Des indiscrétions font état de l’existence d’un réseau maffieux ayant infiltré la chaîne de la paie avec des personnes inconnues de la Direction des ressources humaines du ministère de la Défense nationale. Plus grave, à en croire une source proche d’une banque de la place, des civils détenteurs des fausses cartes biométriques militaires se présentent souvent aux guichets et se tirent avec des enveloppes qui ne leur sont pas destinées. Généralement, révèle-t-on, il s’agit des personnes qui s’adjugent l’identité des militaires décédés. Ils sont facilités dans leur opération par des complicités bien ouillées de sorte à minimiser toute possibilité de détection de la supercherie.

Est-ce le fait des anciens agents payeurs qui, n’ayant pas accepté la mutation opérée avec le recours à la bancarisation, ont décidé de torpiller l’effet de la transparence en réintroduisant des fictifs via la fabrique de fausses cartes biométriques ? La question taraude les esprits surtout en ce moment où la bancarisation a permis la maîtrise des effectifs et l’évacuation des doublons, les reliquats récupérés étant reversés au compte du Trésor public afin de faire face à d’autres dépenses publiques.  

Alain Diasso

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