Banque mondiale : taux zéro de l'extrême pauvreté d'ici à 2030

Mardi 6 Octobre 2015 - 14:15

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Selon les projections de l'institution de Bretton Woods, une étape importante sera franchie dès cette année avec le passage en dessous de la barre de 10% de l'extrême pauvreté dans le monde. Il s'agit bien d'une première dans la lutte engagée ces vingt-cinq dernières années contre ce fléau. 

La Banque mondiale (BM) a noté des obstacles majeurs à prendre en considération pour arriver à faire passer sous la barre des 10% le nombre de personnes dans le monde vivant dans l'extrême pauvreté. Une telle prévision, du reste, réaliste ne fait que rapprocher la communauté internationale de son objectif historique de mettre fin à la pauvreté d'ici à 2030. En outre, la BM part d'un nouveau seuil international de pauvreté fixé à 1,90 dollar par jour qui intègre de nouvelles données sur les écarts du coût de la vie d'un pays à l'autre. Il s'agit d'un nouveau seuil qui préserve le pouvoir d'achat réel du seuil précédent (1,25 dollar par jour au prix de 2005 dans les pays pauvres du monde).

En partant des nouvelles données, le nombre d'individus pauvres dans le monde pourrait passer de 902 à 702 millions entre 2012 et 2015, soit 12,8 à 9,6% de la population mondiale. L'institution a dévoilé ces précieuses informations en marge des assemblées annuelles de Lima, la capitale du Pérou. Pour son président, Jim Yong Kim, le recul de la pauvreté est le fruit d'une croissance soutenue dans les pays en développement depuis quelques années. Mais au-delà, a fait remarquer Jim Yong Kim, il y a également les investissements solides des pays en développement dans les secteurs de base comme l'éducation, la santé et les filets de protection sociale pour empêcher que les plus pauvres sombrent de nouveau dans la pauvreté.

Le ralentissement de la croissance mondiale et la vulnérabilité des pays en développement, où se concentrent l'extrême pauvreté, sont des situations préoccupantes. Toutefois, cette conjoncture difficile ne doit pas barrer la route à l'objectif de mettre fin à l'extrême pauvreté dans le monde. "C'est un objectif particulièrement ambitieux, surtout en cette période de ralentissement de la croissance, de volatilité des marchés financiers, de conflits, de chômage des jeunes et d'impact grandissant du changement climatique, mais il reste à notre portée tant que ces aspirations iront de pair avec des programmes conduits par les pays en faveur des millions d'êtres humains vivant dans l'extrême dénuement", a déclaré le président de la BM.

Analyse de la pauvreté en RDC 

En RDC, il est observé un recul de la pauvreté, à en croire le dernier rapport de la représentation de la BM dans les deux Congo. Certes il y a un recul mais il reste malgré tout insuffisant du fait de la faible transmission entre la croissance et le développement économique et social. Par ailleurs, la BM a noté la volonté du pays à atteindre l'émergence d'ici à 2030. Pour les experts de cette institution, un tel défi n'a de chance d'être relevé que si les autorités congolaises se montrent déterminées. Il faut renforcer le rôle de l'État et doter les institutions du pays des moyens nécessaires pour élaborer et mettre en application des stratégies et politiques de développement. 

Selon les experts, une meilleure performance du secteur public constitue l'une des obligations-clés pour relever les défis économiques et sociaux mais également assurer la cohésion nationale de la RDC. Il convient de signaler l'impact négatif de l'inefficacité institutionnelle, des problèmes dans le processus budgétaire et des défaillances du système de passation des marchés dans l'ensemble des secteurs dont la santé, l'éducation et les transports routiers. Dans tous les cas, il est indispensable d'augmenter les ressources à affecter à ces secteurs à travers des politiques plus adéquates.           

                   

Laurent Essolomwa

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