Banques et finances : la RDC classée au premier rang des pays demandeurs de services financiers

Mardi 12 Juillet 2016 - 18:59

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Pour faire face aux enjeux et défis liés au développement de son économie, la RDC doit investir plus fortement sur les prestations bancaires afin de fortifier son secteur financier.

À l’instar d’autres pays africains, la RDC connait un faible niveau de développement économique. Cette situation la contraint à rechercher des moyens de financement pour agir à la fois sur l’activité de production, le maintien de la croissance et l’amélioration des conditions de vie des populations dont 63 % vivent avec une insécurité alimentaire. D’où l’intérêt pour le pays d’avoir une économie financièrement inclusive pour espérer répondre à ces multiples besoins de développement de son économie. Actuellement, disent les experts du FMI, la RDC vient au premier rang des pays demandeurs de services financiers.

Dans le Mobile banking ou l’utilisation des services financiers via le téléphone portable, secteur en forte progression dans le pays, l’on compte actuellement pas moins de deux millions d’utilisateurs. Ce service a gagné en importance avec le progrès fulgurant de la téléphonie mobile et des banques. Malheureusement, pas autant que l'auraient souhaité les experts. En effet, il faut compter ces deux millions d’utilisateurs sur un total de 35 millions d’abonnés potentiels des réseaux cellulaires. De même, au niveau des banques, le taux de bancarisation établi à 6 % représente concrètement l’ouverture de plus de 13 millions de comptes, alors que 40 millions d’adultes congolais n’ont pas ouvert un seul compte bancaire. Il n’empêche que le nombre de comptes ouverts est passé de 3 à 13 millions en l’espace de 5 ans, soit de 2010 à 2014. Ces chiffres prouvent à suffisance que le service du Mobile banking reste encore embryonnaire en RDC. Pour s’en convaincre, le Kenya qui a une population moins nombreuse que la RDC a réussi à intégrer plus de 20 millions d’utilisateurs de paiement mobile M-Pesa. Si le pays réalise des transactions financières de l’ordre de 56 millions de dollars américains US, le Kenya quant à lui a franchi le cap du milliard dans le paiement mobile.

La combinaison du boom de la téléphonie mobile, de l’expansion des banques et du rôle plus accru de la Banque centrale du Congo peut aider à accélérer la montée en puissance du service Mobile banking. L’objectif est d’aider plus efficacement à l’augmentation sensible du taux de bancarisation. En plus, il sera possible de renforcer les efforts du pays dans le combat contre l’informel. L’offre des banques aux ménages et entreprises reste diversifiée, allant de la recharge des cartes prépayées aux différents paiements dont les salaires, les biens et services, les factures d’eau et d’électricité. Même du côté des compagnies de téléphonie mobile dont les agences et distributeurs sont mieux implantées sur l’étendue du territoire national, il existe des opportunités plutôt intéressantes. Les cinq opérateurs font déjà du Mobile money. Et les paiements mobiles tournent autour du transfert d’argent, de l’épargne, de la recharge des crédits de communication et du paiement des factures, mais le numéro de téléphone de l’abonné n’est pas relié directement à un compte bancaire. Aussi le défi prochain du gouvernement de la République à travers la Banque centrale du Congo (BCC) sera-t-il d’investir suffisamment dans les prestations bancaires pour aider le secteur à jouer un rôle plus prépondérant à la vie économique.

Laurent Essolomwa

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