Barkhane / Jean-Yves Le Drian : « Pour la France il n’est pas envisagé de changer de méthode ni de type d’action »

Lundi 25 Janvier 2016 - 13:15

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Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian a déclaré que malgré les attentats au Mali et au Burkina Faso, la France va poursuivre son opération antiterroriste dans son format actuel.

Le15 janvier dernier, des jihadistes ont frappé  pour la première fois la capitale burkinabè, Ouagadougou, tuant 30 personnes. En novembre dernier, un commando avait déjà fait 20 morts dans un hôtel à Bamako au Mali. Mais Jean-Yves Le Drian n’envisage pas de grand changement.

 Jean-Yves Le Drian :  le dispositif Barkhane donne « satisfaction »

« Ces deux attentats montrent que l’action que nous devons mener au Sahel n’est pas achevée », a déclaré Jean-Yves Le Drian lors d’un point de presse commun avec le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter. « J’ai toujours dit que ce serait un travail de longue haleine », a-t-il ajouté. Avant de conclure : « Pour la France il n’est pas envisagé de changer de méthode ni de type d’action ».

Evoquant la situation au Mali,  il a précisé que « les groupes terroristes ont fait l’objet d’un repli même s’il y a là ce qu’on pourrait appeler des métastases ». Mais on sait que des zones entières échappent encore, au Mali, au contrôle des forces maliennes et étrangères. Toutefois, Jean-Yves Le Drian estime que le dispositif Barkhane  « donne satisfaction [..] y compris dans l’articulation que nous avons avec les pays du G5 Sahel ».

La France recherche « activement » Mokhtar Belmokhtar, responsable présumé de l’attaque de Ouagadougou attribuée au groupe Al-Mourabitoune proche d’Aqmi. « Nous le recherchons activement », a indiqué Jean-Yves Le Drian. Mokhtar Belmokhtar a donné pour mort à plusieurs reprises, des informations récentes indiquent qui se serait replié en Libye.  

La sécurisation des villes sahélienne est une mission impossible

Pour certains experts français, sécuriser les villes sahéliennes est une  mission impossible pour la force Barkhane sur une zone désertique de la taille de l'Union européenne (UE).  « Entraver l'action de petits groupes de jihadistes mobiles et bien armés, qui choisissent des cibles molles comme des hôtels, et surtout n'espèrent pas survivre à leur assaut, est tout simplement mission impossible », estiment-ils.

 « De plus, quand vous avez à faire à un ennemi qui accepte la mort comme résultat de ses opérations, vous ne pouvez pas faire grand-chose », ajoute un expert américain : « ils savent que les forces spéciales françaises ou américaines interviendront à temps pour les éliminer mais ils y vont quand même. Donc il est très difficile, pour ne pas dire impossible, de prévenir ce genre d'attaque ».

Les hôtels et les restaurants fréquentés par les occidentaux, cibles molles

Dans les pays du Sahel, les cibles potentielles comme les grands hôtels ou les restaurants fréquentés par les Occidentaux sont la plupart du temps gardés par des vigiles civils mal ou pas armés, qui ne peuvent en aucun cas s'interposer face à un commando motivé, armé de kalachnikovs. Même des soldats ou des policiers en armes, pris par surprise, ne sauraient à coup sûr les arrêter devant l'entrée. Ce genre de cibles molles est impossible à protéger dans toutes les villes africaines selon  Michael Shurkin, du centre de réflexion américain Rand Corporation.

« La seule solution à long terme selon lui, est de continuer à travailler avec les forces locales, pour qu'elles le fassent. C'est ce que la France et les Etats-Unis font, cela doit être amélioré. De toutes les façons, combien la France pourrait ajouter de soldats à l'opération Barkhane? Zéro. Et même si elle pouvait en envoyer 10.000 de plus, ça ne changerait rien ».

Noël Ndong

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