Baromètre du gouvernement de février 2018 : le duo Bongongo-Lumeya se maintient

Mardi 27 Février 2018 - 16:45

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L’Institut de sondage Les Points vient de renouer, après un temps de répit, avec la publication régulière du baromètre du gouvernement qui permet de jauger l’action de chacun des membres de l’exécutif national. Pour ce mois de février, le sondage Les Points plébiscite Michel Bongongo et Lumeya Dhu Malegi respectivement ministres de la Fonction publique et des affaires foncières en raison de l’impulsion qu’ils ont imprimée dans leurs secteurs d’activités avec, à la clé, des mesures courageuses ainsi que des innovations de taille y apportées dans une approche de développement intégral.   

Le nouveau sondage Les Points effectué du 23 au 24  février et constitué d’après la méthode des quotas couvre la ville-province de Kinshasa avec un échantillon de mille personnes représentatives du milieu urbain, âgées de dix-huit ans et plus. Conduite par une expertise éprouvée en la matière, l’étude présente des résultats soumis aux marges d'erreur inhérentes aux lois statistiques. Toutefois, le reflet de l’opinion y apparaît nettement dans les résultats avec une marge d’erreur très infime.

À la lumière des résultats obtenus, le quinté gagnant du gouvernement Tshibala est constitué en ordre utile des ministres Michel Bongongo de la Fonction publique, Lumeya Dhu Malegi des Affaires foncières, Ramazani Shadari de l’Intérieur (aujourd’hui nommé secrétaire permanent du PPRD), Shé Okitundu des Affaires étrangères et enfin Kokonyangi de l’Urbanisme et Habitat. L’effet des évènements ayant marqué le mois de février tel que le test de recrutement des jeunes dans l’administration publique, la suite des réformes au ministère des Affaires foncières, des actions au ministre de l’Intérieur malgré le départ de son titulaire du gouvernement, la diplomatie et la tournée asiatique du ministre de l’Urbanisme et Habitat ont concouru au positionnement des concernés aux avant-postes.     

Bongongo et Lumeya se démarquent

Michel Bongongo, ministre de la Fonction publique se maintient à la première place et connaît un accroissement de côtes de 2% par rapport au mois de janvier 2018. Son action continue à séduire 83% des personnes interrogées par l’effet de la poursuite du processus du recrutement de 1000  jeunes dans l’administration publique, une initiative du gouvernement de la République soutenue financièrement par la Banque mondiale et pilotée par le Programme de la réforme et du rajeunissement et de l’administration publique (PPRAP), structure sous tutelle du ministère de la Fonction publique. Grâce à la discipline imposée par l’actuel patron de la Fonction publique, le recrutement se déroule en toute transparence allant jusqu’à convaincre les différents candidats quant au sérieux qui caractérise cette opération.

Dans un contexte marqué par une crise politique due à la non-organisation des élections à cause du manque des moyens financiers, l’apport de chaque ministère dans la mobilisation des recettes est nécessaire et même exigé. À cet effet, le ministre des Affaires foncières, Lumeya Dhu Malegi, classé deuxième,  semble mettre d’accord bon nombre des Congolais par la contribution remarquable de son secteur au Trésor public.

Soucieux d’atteindre le seuil des recettes fixé, il a donné des instructions claires à ses services qui ont visiblement gagné leur pari à la suite du climat social apaisé instauré dans son secteur grâce à une répartition équitable des rétrocessions à la satisfaction générale des agents et cadres du Secrétariat général. Pour 68% des personnes sondées (soit un accroisement de 1%) qui l’ont classé à la deuxième place des « ministres les plus appréciés », Lumeya Dhu Malegi a remis de l’ordre aux Affaires foncières. Ils relèvent également l’enrichissement et la sécurisation du domaine des réserves foncières après une lutte acharnée menée contre l’anarchie qui conduisait les Chefs de terres à vendre des parcelles au premier venu sans recourir aux services fonciers.

De son côté le ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadari, bien qu'il ne faisse plus partie du gouvernement, y a laissé des empreintes indélébiles au cours de ses quatorze mois passés aux affaires, notamment la pacification du Grand Kasaï, la formation de la police et la résolution pacifique du conflit datant de près d’une décennie entre  pygmées et Bantous dans le Tanganyika grâce à son approche pacifique axée sur le dialogue.

En février 2018, le ministre de l’Intérieur a convaincu près de 66% des Congolais qui estiment fructueux ses déplacements à l’intérieur du pays où il s’est rendu avec certains de ses conseillers, pour former de nouveaux administrateurs de territoires récemment nommés par le chef de l’État. On note également que le désormais ex-patron de l’Intérieur et Sécurité et nouveau secrétaire permanent du PPRD a réussi à maîtriser la situation sécuritaire dans la ville de Kinshasa, laquelle ville a enregistré moins d’attaques des délinquants urbains appelés Kuluna. Il pointe à la troisième marche du baromètre du gouvernement.

Une diplomatie requinquée

La quatrième place de ce top 10 mensuel est occupée par le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères qui obtient 65%. Léonard She Okitundu a poursuivi son offensive diplomatique durant le mois de février et a notamment été un des acteurs principaux de la consolidation des relations diplomatiques entre la République démocratique du Congo et la quasi-totalité de ses voisins. Pour cimenter ces relations, le chef de la diplomatie congolaise a accompagné le chef de l’État lors de son déplacement en Zambie et il a été en vedette lors de l’arrivée à Kinshasa des présidents angolais, congolais et gabonais.

Le ministre de l’Urbanisme et Habitat, Joseph Kokonyangi a fait parler de lui positivement, en février,  grace au lobbying gagnant mené au 9e sommet mondial urbain tenu à Kuala-Lumpur en Malaisie où il a représenté valablement la RDC. Pour 64 % des personnes sondées, cette mission réussie prouve que le secrétaire général adjoint de la majorité présidentielle est aussi efficace à l’extérieur du pays qu’à l’intérieur où il ne rate pas une seule occasion de rappeler à l’ordre ceux qu’il considère comme des « ennemis de la patrie ».

Durant son séjour en Asie, il a pris des contacts importants qui devront dans les prochains jours pour l’amélioration de son secteur avec, entre autres, l’arrivée des nombreux investisseurs. Le but poursuivi est d’améliorer davantage l’habitat du Congolais en construisant des logements sociaux à moindre coût pour désengorger les villes et cités existantes. Autre mesure appréciée par la population, l’interdiction de construction des immeubles dépassant plus des trois niveaux pour préserver l’intimité des voisins dans les quartiers résidentiels. Il gagne une place au baromètre Les Points, passant de la sixième à la cinquième place. 

Pour sa part, le vice-Premier ministre chargé des Transports et Voies de communication, José Makila, a lui aussi été actif. Ce qui a motivé 62% des sondés à le hisser à la 6e place. On note qu’il a accompagné à plusieurs reprises le chef de l’État à Matadi dans le Kongo central où il s’était rendu pour inaugurer le nouveau bâtiment du gouvernorat. Il a également été présent en Zambie et n’a pas raté l’occasion de prendre langues avec des potentiels partenaires du gouvernement congolais dans son secteur.

Infrastructures et santé avant tout !

De son côté, le ministre des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction a été à pied d’œuvre dans la réhabilitation de certaines routes à Kinshasa. Cependant, ce qui a attiré le plus de monde, c’est l’annonce des  travaux de réhabilitation des routes de l’ex-province de l’Équateur. Pour 54% des Congolais sondés, Thomas Luhaka s’active pour améliorer l’état des routes et fait partie des ministres jugés plus entreprenants. Dans la capitale, l’on apprécie l’avancée des travaux de réhabilitation de la route Mokali, située dans le district de la Tshangu. Grâce à la rapidité avec laquelle le gouvernement a stoppé la propagation  de l’épidémie de choléra à Kinshasa, le ministre de la Santé, Oli Ilunga, signe son retour dans ce baromètre. Pour 52% des personnes sondées, l’ancien cadre de l’UDPS a capitalisé l’aide des partenaires du gouvernement congolais dans le domaine de la santé et a fait montre d’un pragmatisme qui manque à bon nombre des membres du gouvernement.

Au bas du classement se retrouvent les ministres de la Justice, Alexis Tambwe Mwamba, et sa collègue des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa avec respectivement 51% et 50% d’opinions favorables. Le ministre de la Justice s’est attiré l’admiration de l’opinion par la guerre qu’il a lancée et qu’il poursuit contre les faux magistrats et surtout en signant l’arrêté portant libération d’une dizaine de prisonniers politiques dont l’ancien directeur de cabinet de Moise Katumbi, Pr Huit  Mulongo. Pour bon nombre des Congolais, la ministre des Droits humains reste sur  la bonne voie en ce sens qu’elle suit de très près les dossiers des enquêtes sur les manifestations de décembre et de janvier derniers et ne cesse de rassurer quant à la détermination du gouvernement à réprimer les auteurs de violations de droits de l’homme.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Graphique sondage Les Points - février 2018

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