Bénin : retour sur le parcours de Mathieu Kerekou

« En cette triste circonstance, je présente au nom de la République, du gouvernement, en mon nom et celui de mon épouse, la première dame, les condoléances les plus attristées à la famille de l’illustre disparu ainsi qu’à chacune et chacun de vous. La Nation béninoise, toute entière, est en deuil. Au nom du Gouvernement, je décrète un deuil national d’une semaine avec la mise en berne dès cet instant des drapeaux sur toute l’étendue du territoire », a déclaré le président Béninois

Né le 2 septembre 1933 à Kouarfa (nord-ouest du Bénin), il est général d’armée et homme politique. Mathieu Kérékou a d’abord dirigé le Bénin pendant 18 ans (1972- 1990). Anciennement appelé Dahomey, il changea le nom du pays en 1975 qui devient République populaire du Bénin. Marxiste-léniniste (en termes d’idéologie politique), il crée le Parti de la révolution populaire du Bénin et instaure le parti unique. 

Contraint par des mouvements sociaux aspirant à plus de liberté,  Mathieu Kerekou fut le premier président du continent à concéder l’évolution de son pays vers le multipartisme. En janvier 1990, il se soumet à la décision de la conférence nationale et quitte le pouvoir. Cette démarche politique avait été apprécié  par le président français, François Mittérand, dans son discours de La Baule pour encourager les présidents africains à favoriser le multipartisme.

Battu à la présidentielle de 1991 par Nicéphore Soglo, il revient au pouvoir le 4 avril 1996 et dirige le pays jusqu’en 2006. À la présidentielle de cette année, le président actuel Thomas Boni Yayi remporte l’élection.

Sous la posture d’ancien président, Mathieu Kérékou a participé à la consolidation de la paix et de la concorde nationale dans son pays. En 2011 par exemple, il a joué un rôle important (au même titre que les anciens présidents Emile Zinsou et Nicephore Soglo) dans la résolution de la crise politique née de l’entrée en vigueur de la Liste électorale permanente informatisée (Lepi).