Beni/Nord-Kivu : Moïse Katumbi annonce la création de son parti

Lundi 28 Octobre 2019 - 19:10

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La formation politique en gestation, à la tête duquel l'ex-gouverneur du Katanga compte aller à la conquête du pouvoir d’ici à 2023, il la veut réellement proche de la population dont il est censé être l’émanation.  

Ainsi qu’il l’avait déclaré à Goma, dès l'entame de sa tournée en provinces dans le cadre de « Safari », un programme d’itinérance censé le conduire partout à travers le territoire national, Moïse Katumbi est revenu sur ce qui le tient à cœur depuis quelques temps : la création de son parti politique. Au cours d'un meeting de près d’une heure tenu le 28 octobre, à Beni, dans la province du Nord-Kivu, l’opposant congolais a martelé sur son projet de création d’un parti politique qu’il veut proche de la population.  

Après le Parti du peuple pour la reconstruction et le développement où il a eu à évoluer en tant qu’un  des cadres jusqu’à occuper la présidence de la fédération de l’ex-Katanga, Moïse Katumbi n’appartient plus à aucune formation politique. Depuis sa démission en 2015 au même moment que son départ de la tête de la province du Katanga qu'il gouvernait, il se meut sur la scène politique comme un électron libre, nonobstant son appartenance en tant que personnalité dans deux grandes plates-formes politiques. Il s’agit d’Ensemble pour le changement qu’il préside et de la coalition Lamuka dont il fut en début d’année coordonateur du leadership tournant.         

Pour Moïse Katumbi, il est clair que ce parti politique en gestation l’aidera à préparer les législatives ainsi que la présidentielle de 2023. A la tête de cette nouvelle formation, l’ex-gouverneur du Katanga entend aller à la conquête du pouvoir qu’il convoite depuis longtemps. Ce parti politique, il le veut réellement proche de la population dont il est censé être l’émanation. A travers cette structure, Moïse Katumbi veut mener une opposition républicaine en ce moment où le débat sut la désignation du porte-parole de l’opposition ne cesse d’alimenter la chronique politique. « Je vais créer un parti politique pour vous, fils et filles de Beni. On est déjà une famille. Notre parti sera de l'opposition pour faire pression en faveur du peuple », a-t-il déclaré, content de disposer à Beni d’une base réelle qui croit en lui. « Si j'étais mauvais, vous ne serez pas venus sous la pluie pour m'accueillir. Moïse n'a jamais trahi, même au temps de pharaon. Je suis venu pour mériter votre bénédiction. C'est une leçon pour nous politiciens. Quand on est politicien, il faut avoir une base », a-t-il indiqué.

Sur le volet sécuritaire qui tient particulièrement à cœur la population de Beni, Moïse Katumbi a fait un plaidoyer pour l’amélioration des conditions sociales des policiers et militaires. C’est, se convainc--t-il, le prix à payer pour restaurer la sécurité dans la région. « Dans l’opposition, nous allons exiger que nos policiers et militaires soient bien payés pour permettre le retour de la sécurité. S’il n’y a pas la paix et la sécurité, est-ce qu’il y aura des investisseurs ici ? Si vous connaissez les gens qui tuent, il faut les dénoncer auprès de l’armée », a-t-il insisté.

Dans un élan de solidarité et de compassion envers les communautés locales en proie aux violences récurrentes perpétrées par des hommes sans foi ni loi qui écument le coin, Moïse Katumbi s’est dit prêt à se faire le gardien de la population de Beni. « Il faut que cessent les massacres à Beni, je suis prêt à être votre sentinelle...Nous, nous serons une opposition exigeante », a râlé l'ancien gouverneur du Katanga tout en plaidant pour un moratoire fiscal afin de permettre aux commerçants de réorganiser les affaires.

« Vous souffrez beaucoup, il n’y a pas une partie du pays qui souffre comme Beni. Le gouvernement doit faire tout pour que l’insécurité prenne fin à Beni. S’il n’y a pas la paix et la sécurité, est-ce qu’il y aura des investisseurs ici ? Nous allons plaider avec les députés pour un moratoire afin de permettre aux commerçants de refaire la santé de leurs affaires », a-t-il déclaré.

Il est à noter à ce sujet que grâce à sa position géographique, la ville de Beni ouvre la voie vers l’Afrique de l’est par le poste frontalier de Kasindi, qui est le deuxième important du pays après celui de Kasumbalesa.  

           

Alain Diasso

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