Boko Haram : Amnesty accuse le Cameroun d'abus dans sa lutte

Samedi 16 Juillet 2016 - 14:15

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Amnesty International a publié un réquisitoire sévère contre les méthodes du Cameroun dans sa lutte contre les islamistes du groupe armé nigérian Boko Haram qui multiplient des incursions dans la zone frontalière.

« En cherchant à protéger la population de la violence de Boko Haram, le Cameroun vise le bon objectif, mais en arrêtant arbitrairement des gens, en les torturant et en les soumettant à des disparitions forcées, il n'emploie pas les bons moyens », a déclaré Alioune Tine, directeur du bureau régional d'Amnesty International pour l'Afrique centrale et de l'Ouest, dans un communiqué sur un nouveau rapport de l'ONG.

« Plus de 1.000 personnes sont détenues dans des conditions épouvantables et plusieurs dizaines d'entre elles meurent des suites de maladie, de malnutrition ou de torture dans le cadre des opérations de répression menées contre Boko Haram par les forces de sécurité et les autorités camerounaises », détaille l'organisation de défense des droits de l'Homme. « Plus de 100 personnes, dont des femmes, ont été condamnées à mort par des tribunaux militaires », poursuit Amnesty qui note « qu'aucune n'a toutefois été exécutée à ce jour ».

L'ONG invite le gouvernement camerounais à « agir de toute urgence s'il veut tenir la promesse qu'il avait faite de respecter les droits humains dans son combat contre Boko Haram ». « Nous rejetons ce rapport. Amnesty International sait qu'à ce jour nous avons perdu plus de 2.000 personnes (tuées par Boko Haram) (...) Beaucoup de Camerounais se demandent aujourd'hui si Amnesty International est devenue un instrument de propagande, l'officine de déstabilisation du Cameroun », a réagi sous couvert d'anonymat une source proche du gouvernement sollicitée par l'AFP à Yaoundé.

Plus de 8.000 soldats camerounais sont déployés dans l'extrême nord, où le groupe islamiste multiplie depuis trois ans les attaques et attentats meurtriers depuis ses fiefs du nord-est du Nigeria, situés de l'autre côté de la frontière.

Josiane Mambou Loukoula

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