Bonne gouvernance : les laïcs catholiques en croisade contre la corruption

Jeudi 3 Octobre 2019 - 18:46

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le Comité Laïc de coordination (CLC) sera dans la rue, le 19 octobre, pour dénoncer la corruption au sommet de l’Etat, notamment l’affaire du présumé détournement de quinze millions de dollars américains demeurée sans suite.

Après un long mutisme observé sur la scène politique nationale, juste après les scrutins du 30 décembre 2018, le CLC retrouve de la voix. Cette structure proche de l’église catholique qui s’est illustrée notamment par la fronde exercée en son temps contre le régime Kabila, alors réfractaire à la tenue des élections, annonce une forte mobilisation le 19 octobre de tous les Congolais épris de paix et de justice pour réclamer l’effectivité de l’Etat de droit prôné par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Concrètement, les responsables du CLC invitent les Congolais de Kinshasa et d’ailleurs à participer massivement à la marche qu’ils organisent pour dénoncer la corruption au sommet de l’Etat.

L’affaire du présumé détournement des quinze millions de dollars est brandie comme une preuve de la mauvaise gestion des finances publiques qui gangrène le nouveau pouvoir qui semble s’en accommoder plutôt que de sanctionner. « Nous marcherons ce samedi 19 octobre pour exiger la fin de l’impunité, la suspension des personnes impliquées dans le détournement de quinze millions de dollars de la République et la démission sans délai des juges de la Cour constitutionnelle », soutient un membre actif du CLC sous l’anonymat. Ces actions, selon le CLC, visent à dénoncer également des nombreux scandales qui ont fait la « Une » depuis quelques mois, notamment les soupçons de corruption des députés provinciaux lors des élections des sénateurs, mais aussi les invalidations des députés nationaux par la Cour constitutionnelle.  

Amener les aurorités du pays à un changement véritable

Le CLC entend, à travers cette marche, afficher clairement sa détermination à contraindre les autorités du pays au changement véritable qui passe précisément par la moralisation de la vie publique et l’observance de l'éthique dans le chef des opérateurs politiques. Les laïcs annoncent, par ailleurs, par le biais de leur coordonateur, le Pr Isidore Ndaywel, qu’ils marcheront avec bibles, croix et chapelets, symboles de la justice, « en portant les calicots exprimant le refus du règne de la corruption, de l’impunité et l’absence de la justice ».

En réaction à ce projet de manifestation qu’elle estime légal au regard de la Constitution, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en République démocratique du Congo a néanmoins mis en garde les organisateurs. « Vous avez le droit de vous exprimer en marchant mais sans piller les magasins ni porter atteinte à la personne qui dit ne pas être d’accord avec vous (…). Si les gens ne brûlent pas, ne cassent pas, je vois mal le gouvernement réprimer cette marche », a indiqué Leila Zerrougui qui redoute toute provocation des forces de l’ordre pouvant dégénérer. « Ce qu’il faut leur dire, c’est qu’ils ont le droit de marcher mais il ne faut pas qu’ils provoquent les forces de sécurité puisque ces derniers ont la responsabilité du maintien de l’ordre », a-t-elle ajouté.  

Alain Diasso

Notification: 

Non