Brésil : Dilma Rousseff dans la tourmente

Lundi 17 Août 2015 - 13:15

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Le Brésil a connu le 16 août une nouvelle journée de manifestations exigeant le départ de sa présidente, Dilma Rousseff, aux prises avec un vaste scandale de corruption Pétrobas qui éclabousse sa coalition de centre-gauche

Dilma Rousseff a été réélue difficilement en novembre 2014 pour un second mandat de 4 ans. Elle pâtit également de la crise économique et des mesures d’austérité qu’elle a imposées après avoir rejeté l’hypothèse lors de sa campagne électorale.

Agée de 67 ans, et réélue en octobre 2014 avec 51,6%, Dilma Rousseff est la présidente du Brésil la plus impopulaire depuis la fin de la dictature militaire en 1985. Sa cote de popularité est tombée à 8%.

240 villes ont été associées à la manifestation du 16 août, pour réclamer comme en mars et en avril derniers, la fin de l’impunité dans les affaires de corruption et la destitution de la présidente. Pour les porte-parole du mouvement « Vem Pra Rua, Viens dans la rue », « le gouvernement dépense mal l’argent, les hommes politiques volent et détournent d’énormes sommes et c’est la population qui doit trinquer ? Non ».

7e économie du monde,  au bord de la récession avec une inflation de 9%  sur un an, suite à une faiblesse croissance qui a duré 4 ans, le Brésil est entré dans le rouge, avec une forte augmentation du chômage et de l'inflation. Et les experts tablent sur une contraction du Pib de 1,5 à1,7%  cette année.

À cette crise économique, s'ajoutent des révélations en cascade du scandale Petrobras, dont le volet politique éclabousse de plein fouet la coalition de centre gauche au pouvoir, dont le Parti des travailleurs (PT, gauche) de la présidente. Selon les enquêteurs, entre 2004 et 2014, les plus grandes entreprises de construction du Brésil ont formé un cartel pour se répartir les marchés attribués par Petrobras, plus grosse entreprise du pays, et ont versé des pots-de-vins à des directeurs de l'entreprise pétrolière.

Ce système a permis l'enrichissement illicite de nombreux dirigeants de Petronas et a participé au financement de plusieurs partis politiques, dont le PT de  Dilma Rousseff et d'autres membres de sa coalition. À ce jour, outre des hommes d'affaires et des membres des entreprises concernées, 13 sénateurs et 22 députés font l'objet d'une enquête, dont le président de l'Assemblée nationale, Eduardo Cunha, soupçonné d'avoir demandé un pot-de-vin de cinq millions de dollars.

Noël Ndong

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