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Mercredi 26 Juin 2019 - 15:22

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Mauritanie

Biram dah Abeid et Sidi Mohamed Ould Boubacar ont déposé, le 25 juin, devant le Conseil constitutionnel, un recours en annulation de l'élection présidentielle de samedi dernier, qui a vu le candidat du pouvoir, Mohamed Ould Ghazouani, proclamé vainqueur dès le premier tour par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Arrivés respectivement en deuxième et troisième position, le militant anti-esclavagiste et l'ancien Premier ministre demandent, en outre, l'organisation d'une nouvelle élection avec une nouvelle Céni et en présence d'observateurs crédibles. Lors d'une déclaration faite à sa sortie du Conseil constitutionnel, Biram dah Abeid a annoncé avoir demandé l'annulation des procès-verbaux dans beaucoup de bureaux de vote, notamment à Nouakchott et dans plusieurs autres grandes villes du pays.

Ouganda

Le géant Total a été mis en demeure par des ONG pour ses projets d’exploitation pétrolière dans le pays, pour cause de non-respect d’une nouvelle loi qui impose aux entreprises françaises un « devoir de vigilance » même à l’étranger. Ces six ONG, tant françaises qu'ougandaises, pourraient assigner en justice Total pour violations des droits humains et risques de graves atteintes à l'environnement, notamment. Cette action en justice, un précédent sur le plan juridique, concerne la filiale ougandaise de Total et deux de ses sous-traitants. Survie, les Amis de la Terre et quatre associations ougandaises dénoncent le manque de transparence de Total dans son mégaprojet Tilenga, à proximité du lac Albert. Ce projet qui vise à exploiter quatre cent dix-neuf puits dans six champs pétroliers pourrait conduire au déplacement de cinquante mille personnes. Il suppose la construction d’une usine de traitement du pétrole et d’un oléoduc pour transporter le brut (deux cent mille barils par jour) à une raffinerie à Kabaale, et de là, en Tanzanie.

Burundi

Depuis le début de l’année, plus de trois millions de personnes ont été touchées par une véritable flambée de paludisme, soit plus de 25 % de la population, selon les chiffres publiés depuis deux mois sur le site du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU. De plus de deux millions de cas enregistrés de janvier à avril 2019, ce chiffre a grimpé à trois millions un mois plus tard, soit une augmentation de 50 % de cas par rapport à la même période de 2018. Neuf districts sanitaires « sont au-dessus du seuil d'alerte » et trente-trois « au-dessus du seuil épidémique » sur les quarante-six que compte le pays. Seuls six districts sont dans une situation normale. Malgré cette augmentation anormale des cas, le gouvernement reste réticent à déclarer l’état d’épidémie.

Mali

Un hélicoptère de type Gazelle de l’opération Barkhane a bien été abattu par les jihadistes, le 14 juin, à la frontière entre le Mali et le Niger. L’état-major français parlait jusqu’alors d’un « atterrissage d’urgence ». Cet appareil français a essuyé des tirs de mitrailleuse Kalachnikov-PKM de calibre 7.62 qui ont provoqué un incendie puis une perte de puissance moteur, obligeant l’équipage à effectuer un atterrissage forcé à proximité des combats sur un terrain poussiéreux et avec une visibilité réduite. Le pilote et le chef de bord, placés à l’avant de l’appareil, ont été blessés dans le choc. À l’arrière, un commando tireur d’élite, qui s’en est sorti un peu mieux, est parvenu à extraire ses camarades de l’appareil. Ce jour-là, vingt membres d'un groupe armé appartenant probablement au groupe État islamique pour le Grand Sahara ont été tués ou faits prisonniers.

Sénégal

Trois semaines après avoir été accusé dans un reportage de la BBC sur la gestion du pétrole et du gaz au Sénégal, Aliou Sall, le frère de Macky Sall, a annoncé sa démission de la Caisse des dépôts et consignations, à la tête de laquelle il avait été nommé en septembre 2017 par le chef de l’État. Sous la pression de la rue et de l’opposition sénégalaise, Aliou Sall a donc fini par céder. Il a toujours affirmé n’avoir jamais touché, en 2014, un pot-de-vin de deux cent cinquante mille dollars de la part du groupe Timis, mais sa défense a commencé à se fissurer la semaine dernière lorsqu’un conseiller du président a indiqué que le virement avait bien été effectué et qu’Aliou Sall avait perçu des honoraires en tant que consultant en agriculture.

Ethiopie

Le cerveau présumé des cinq assassinats politiques –du chef d’état major de l’armée nationale et de hauts responsables régionaux- a été abattu par l'armée, le  24 juin après-midi. Le brigadier général Asaminew Tsige est présenté, par les autorités, comme le responsable de ce qu'elles estiment être une tentative ratée de coup d'État en région Amhara. Asaminew Tsige faisait sensation lors de ses interventions publiques. Ses propos abrupts avaient le don de glacer le sang de ses adversaires. Ainsi son « conseil » au peuple amhara de « s'armer » pour se défendre, lancé une semaine avant le drame du week-end dernier, en dit long. Il faut dire que ce général de brigade n'avait jamais caché sa radicalité. Il avait, en effet, rejoint une coalition d'opposition basée dans l'Érythrée rivale, dans la foulée des troubles post-électoraux de 2005.

Burkina Faso

L’insécurité au Burkina Faso a créé « une crise humanitaire sans précédent », a alerté la plus haute responsable de l’ONU dans ce pays, lors de l’ouverture du segment humanitaire du Conseil économique et social des Nations unies à Genève. Selon la coordinatrice résidente des Nations unies, Metsi Makhetha, les gains enregistrés en matière de développement risquent d’être érodés par cette insécurité croissante et la crise humanitaire. Des milliers de familles burkinabè déplacées dans les régions sahéliennes du Burkina Faso - le nord, le centre-nord, et l’est du pays - ont besoin d’aide humanitaire d’urgence, des abris, de la nourriture et des services de santé de base. Ces familles déplacées se trouvent actuellement dans des zones où les communautés d’accueil se remettent à peine de la sécheresse aiguë qui a touché le Sahel en 2017 et en 2018.

Zimbabwe

Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a estimé que la situation « redevenait normale » dans son pays après la décision des autorités la veille d'interdire les transactions en devises étrangères. Depuis 2009, il était possible de régler au Zimbabwe ses dépenses du quotidien en devises étrangères, notamment en dollars américains et en rands sud-africains, sans aucune interdiction de posséder d’autres monnaies. Les Zimbabwéens doivent désormais payer seulement en « dollars RTGS », introduits en février. Ils peuvent le faire soit avec des billets de « bond notes », imprimés depuis 2016, soit électroniquement. Rien n’a changé en termes de taux de change. Seul le système de monnaies multiples a changé. Le pays manque cruellement de liquidités et fait face à une très forte inflation (97,85% en mai). Pour tenter de protéger sa monnaie, la banque centrale a annoncé lundi soir la relève de ses taux d'intérêt de 15 à 50%.

Cameroun

En raison de l'interdiction de l'éducation par des groupes armés non étatiques et des attaques, plus de 80 % des écoles ont été fermées depuis trois ans, touchant plus de six cent mille enfants, indique le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Au moins soixante-quatorze écoles ont été détruites, tandis que les élèves, les enseignants et le personnel scolaire ont été exposés à la violence, aux enlèvements et à l'intimidation. Depuis 2018, plus de trois élèves et enseignants ont été enlevés. L’Unicef plaide pour que les écoles et les salles de classe puissent offrir aux enfants des espaces sûrs pour apprendre, car ils courent un plus grand risque d'être recrutés par des groupes armés et sont plus susceptibles d'être exposés au mariage d'enfants.

RDC

Environ sept mille cinq cents réfugiés ont fui vers l'Ouganda les violences communautaires en Ituri depuis début juin, souligne le HCR, mettant à rude épreuve des installations déjà très surchargées dans ce pays. Ces nouveaux mouvements de population sont le résultat d'une grave détérioration de la situation dans la province d'Ituri, avec de « multiples attaques » impliquant les communautés Hema et Lendu, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). trois cent onze Congolais par jour franchissent la frontière, soit plus du double des cent quarante-cinq arrivées quotidiennes de réfugiés notées en mai dernier. La plupart des gens fuient en Ouganda via le lac Albert, depuis la province d'Ituri, où le nombre de personnes déplacées internes est maintenant estimé à trois cent mille, depuis début juin. Près des deux tiers des réfugiés sont des enfants de moins de 18 ans. Pour répondre aux besoins les plus urgents des réfugiés congolais en Ouganda, le HCR n'a reçu que cent cinquante millions de dollars, soit 17% du total nécessaire de neuf cent vingt-sept millions.

Josiane Mambou Loukoula

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