Bumba : Olpa appelle le Csac à intervenir pour garantir la liberté de la presse

Mardi 7 Juillet 2020 - 17:40

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans une correspondance adressée au régulateur public des médias, cette organisation de la société civile attend de l’autorité de régulation des médias en République démocratique du Congo de s’impliquer personnellement afin d’obtenir l’annulation des "mesures liberticides" prises à l’encontre des journalistes et des médias dans cette ville et de garantir l’exercice de la liberté d’information dans toute la province de Mongala.

Dans une lettre du 6 juillet adressée au bureau du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac), l’organisation libre de promotion et de défense de la liberté de la presse, Observatoire de la liberté de presse en Afrique (Olpa), appelle l’organe de régulation des médias à s’investir pour obtenir l’annulation des décisions de radiation des journalistes de Bumba et de suppression d’une dizaine des programmes radiodiffusés des médias émettant à Bumba, dans la province de Mongala. A en croire Olpa, ces décisions ont été prises par la commission ad hoc instituée par une mission mixte exécutive et l'Assemblée provinciale de Mongala, dans un communiqué officiel n°003/2020 du 26/05/2020, chargée d’étudier des cas des médias de cette province.

Cette ONG rappelle, en effet, que lors d’une mission du 23 au 26 mai 2020 à Bumba conduite par Crispin Ngbundu Malengo et Floribert Gala Nziege, respectivement gouverneur et président de l’Assemblée provinciale de Mongala,  «plusieurs mesures conservatoires ont été prises à l’endroit des organes et des professionnels de la presse travaillant dans cette partie du pays, accusés à tort ou à raison d’avoir contribué à la montée de la tension politique dans la province avec des déclarations tapageuses dans les médias ainsi que des propos outrageants à l’égard des autorités provinciales et nationales ». Olpa note que selon les décisions prises par la commission instituée, les radios La voix de Bumba, Mongala, Mwana Mboka et rurale ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre. Alors que l’émission Kotisa nga na ndako ya Basiala version 12600 lettres diffusée sur les antennes de Radio Mwana Mboka a été supprimée définitivement. Aussi, fait savoir cette association, plusieurs animateurs des radios ont-ils été visés par ces décisions et suspendus de toute prestation. Il s’agit, selon la correspondance d’Olpa, de Jean-Willy Engonga, Fabrice Ngani, Victor Mbonzo, Trésor Emeka, tous de la Voix de Bumba ; d’Olivier Peguy Yenga et Benjamin Mondonga (Radio Mwana Mboka) ainsi que de Fiston Epima, de radio Mongala. Olpa rappelle également que Fabrice Ngani a été interpellé, le 26 mai 2020, par la garde rapprochée du gouverneur et conduit au Parquet de Bumba puis transféré au parquet de grande instance de Lisala où il a été relaxé, le 4 juin 2020, pour insuffisance des charges.

Dans cette correspondance qui porte la signature de la secrétaire exécutive par intérim de cette organisation, Chancelle Nsingi Bamenga, il est indiqué que les deux autorités de Mongala avaient promis de mettre en place une commission ad hoc chargée d’étudier cas par cas pour aboutir à la levée de ces mesures. Curieusement et contre toute attente, regrette Olpa, cette commission a rendu public un procès-verbal, le 17 juin 2020, énumérant plusieurs mesures ciblant les médias et les journalistes. « Alors qu’elle a décidé de rouvrir les quatre radios suspendues. La commission a, par contre, pris l’étrange décision de radier plusieurs journalistes. D’autres journalistes ont été suspendus à trois mois et une dizaine d’émissions supprimées jusqu’à nouvel ordre », indique cette organisation, qui relève que toutes ces mesures précitées visant les organes et les professionnels de presse de Bumba n’ont aucun fondement légal. Au contraire, se convainc cette ONG, elles violent les statuts de l’Union nationale de la presse du Congo dont plusieurs organes et journalistes de Mongala se réclament être membres ainsi que le statut particulier de la Commission de discipline et d’éthique professionnelle. Olpa pense, par ailleurs, que la démarche de la mission mixte et de la Commission ad hoc énerve les dispositions de la loi organique du 10 janvier 2011 portant composition, attribution et fonctionnement du Csac ainsi que la loi du 22 juin 1996 fixant les modalités d’exercice de la liberté de presse en RDC.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Une marche organisée par Olpa à Kinshasa

Notification: 

Non