Burkina Faso : le général Gilbert Diendéré justifie le coup d’Etat

Jeudi 17 Septembre 2015 - 19:15

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Le président du Conseil national de la démocratie, chef des putschistes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) à l’origine du coup d’Etat du 16 septembre contre le président Michel Kafando et l’ensemble des autorités de la transition a expliqué le pourquoi de ce geste à trois semaines des élections au Burkina Faso.

 

« Une grave situation d’insécurité pré-électorale régnait au Burkina. Nous sommes donc passés à l’acte en raison des mesures d’exclusion prises par les autorités de transition et pour empêcher la déstabilisation du pays »,  a déclaré le Général Gilbert Diendéré.

Il estime que les élections qui devaient se tenir le 11 octobre, n’auraient pas été bien organisées compte tenu des problèmes constatés comme l’adoption de la loi sur le code électoral qui exclut un certain nombre de personnalités. « Cela pouvait amener des troubles soit avant les élections, pendant la campagne, ou bien après, lors des résultats ».

« Nous allons discuter avec les acteurs et nous verrons dans quelles conditions nous pourrons fixer une date pour les élections », a-t-il ajouté.

À la question de savoir si les manifestations sont autorisées pour permettre à la population de s’exprimer librement, le nouvel homme fort du Burkina Faso a répondu qu’ils vont « essayer de maintenir l’ordre, de faire en sorte que cela se déroule dans le calme, que l’on puisse éviter tout débordement, tout désordre qui pourrait subvenir au niveau des localités ».

Concernant le sort des autorités de la transition, il a indiqué qu’ils ont été placés en résidence surveillée, qu’ils vont bien et seront bientôt relâchés.

L’UA, la France, l’Union européenne, l’ONU, la CEDEAO et l’OIF condamnent le coup d’Etat et exigent la libération des autorités

Selon la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, ces actes sont d’autant plus répréhensibles qu’ils interviennent à moins d’un mois des élections présidentielles et législatives qui doivent marquer l’aboutissement de la transition.

Par ailleurs, la présidente de la Commission de l’UA appelle tous les Etats membres et la communauté internationale dans son ensemble à faire échec à cette tentative de remise en cause de la transition.

En outre, l’UA et l’UE exige la libération immédiate et inconditionnelle des responsables de la transition et leur rétablissement dans leurs fonctions. Elles soulignent que les éléments du RSP impliqués dans cette situation seront tenus responsables de leurs actes et de toute atteinte à l’intégrité physique des personnalités qu’ils retiennent.

Pour sa part, la Secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean a exhorté toutes les parties à la retenue et les invite à privilégier l’intérêt supérieur du peuple bukinabé « qui aspire légitimement à choisir librement dans quelques semaines ses nouveaux dirigeants et créer ainsi les conditions de relance du développement du pays ».

Elle a réitèré la détermination de la Francophonie à poursuivre, aux côtés d’autres partenaires internationaux, les actions qu’elle met actuellement en œuvre pour contribuer à la tenue d’élections crédibles et au succès de la transition au Burkina Faso.

La France aussi a condamné « fermement » ce coup d’Etat. « Il ne peut pas y avoir de légalité avec des putschistes. J’appelle ces groupes à cesser immédiatement leur action », a déclaré le chef de l’Etat François Hollande en marge d’une visite à l’Université Paris Sud à Saclay (Essonne). Le contingent français sur place, a-t-il ajouté, « n’a pas à interférer ».

 

Yvette Reine Nzaba

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