Burundi : Ban Ki-moon propose l’envoi de 3000 hommes

Lundi 18 Avril 2016 - 18:39

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Le cycle de violences qui se poursuivent au Burundi fait craindre de nouvelles autres à grande échelle. Cette situation a conduit le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de proposer, dans un rapport de 11 pages, une nouvelle mission de paix dans ce pays.

Dans ce document envoyé au Conseil de sécurité, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon propose trois options pour une nouvelle mission policière de l’ONU au Burundi. Il l’a fait deux semaines après que le conseil a accepté d’envoyer une présence policière onusienne dans le pays, pour aider à mettre un terme à près d’un an de violences.

Ban Ki-moon souligne notamment que déployer une force pouvant aller jusqu’à 3.000 hommes constitue « la seule option qui pourrait fournir une certaine protection physique à la population ».  Il note cependant que la préparation de cette mission pourrait prendre des mois et présenter des défis logistiques.

Une deuxième option serait d’envoyer 228 officiers de police onusiens. Ceux-ci devraient donc travailler avec les responsables des droits de l’Homme et les observateurs de l’Union africaine (UA), qui pourraient lancer l’alerte même s’ils n’auront pas pour mission de protéger les civils.

Loin de s’arrêter à ce stade, le secrétaire général de l’ONU a suggéré que le conseil de sécurité peut aussi, s’il le veut, décider d’envoyer un groupe de 20 à 50 officiers qui évalueraient la police burundaise et « aideraient à la mise en place d’améliorations concrètes et mesurables du respect des droits de l’Homme et de l’état de droit ». « La situation sécuritaire au Burundi demeure précaire, au point d’en être alarmante », s’est inquiété Ban Ki-moon dans le rapport.

En début avril, et concernant les violences au Burundi, l’ONU avait adopté une résolution préparée par la France. Le texte confiait au secrétaire général le soin de dresser, dans les quinze jours, une liste des options envisageables pour un déploiement policier afin de tenter d’apaiser les tensions dans ce pays, en collaboration avec le gouvernement burundais et l’UA. Toutes les propositions faites par Ban Ki-moon font donc suite à cette résolution du conseil de sécurité.

Les diplomates estiment que l’envoi de 228 officiers de police est la meilleure option, mais ils regrettent le fait que l’accord de Bujumbura pour une mission aussi importante soit toujours incertain. Ce regret a été exprimé parce que le gouvernement burundais a d’ores et déjà déclaré à l’ONU qu’il s’opposerait à « une grande présence policière onusienne », mais s’est dit être prêt à accueillir une vingtaine d’experts policiers non armés.

L’Union africaine avait été confrontée par une difficulté similaire, lorsqu’elle décida de dépêcher une mission de paix au Burundi. Elle avait fini en fin janvier, à renoncer à envoyer dans l’immédiat une force de maintien de la paix dans ce pays face à la réticence de plusieurs chefs d’Etat africains et à l’opposition frontale de Bujumbura.

Le Burundi, rappelons-le, est encore marqué par une guerre civile meurtrière qui avait fait quelque 300.000 morts entre 1993 et 2006. Et depuis près d’un an, ce pays est plongé dans une crise politique profonde, née de la volonté du président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir pour un troisième mandat, qu’il a obtenu en juillet dernier.

Nestor N'Gampoula

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