Burundi : la communauté internationale craint que la crise politique ne se transforme en guerre civile

Lundi 17 Août 2015 - 17:45

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L’assassinat samedi de l’ancien chef d’Etat-major, le colonel Jean Bikomagu, un oficier issu des ex-forces armées burundaises, intervenu une douzaine de jours après celui d’un cacique du régime et homme fort de l’appareil sécuritaire, le général Adolphe Nshimirimana, poussent le pays un peu plus vers la guerre civile.

Jean Bikomagu était une grande figure de l’ancienne armée burundaise, qui luttait lors de la guerre civile contre la rébellion hutue CNDD-FDD aujourd’hui au pouvoir. Selon certains Burundais, à Bujumbura qui commentent cet enchaînement dramatique, la mort du colonel Jean Bikomagu ne peut s’expliquer autrement : elle est une réponse à celle du général Adolphe Nshimirimana.

Devant cette situation qui dégénère et révèle des tensions au sein de l’armée, les populations de la capitale redoutent déjà le pire, la résurgence de la guerre civile. Pour éviter que le pays sombre une nouvelle fois dans le conflit, l’ancien président du Burundi, Sylvestre Ntibantuganya, a appelé à la responsabilité de tous les Burundais pour « mettre très rapidement fin à cet engrenage qui commence ». « Nous sommes dans un pays et dans une région qui sont profondément blessés sur cette matière, et la responsabilité exige que des mesures rapides soient prises pour que cette perspective n’arrive pas », a insisté l’ex-chef d’Etat.

Craignant une escalade ethnique et régionale, l’Union africaine a appelé au ressaisissement de tous dans le pays. « S’il y a la paix au Burundi, cela aura un effet stabilisateur sur le reste des pays de la sous-région. Mais s’il y a au contraire une instabilité comme nous l’avons vu ces derniers mois, cela aura un impact négatif sur la paix, la sécurité, la situation humanitaire dans le reste de la région », a déclaré le porte-parole de l’organisation panfricaine, Jacob Enoh Eben. La crise burundaise inquiète tout aussi la communauté internationale. L’Union européenne et les Etats-Unis par exemple ont dit craindre que les derniers développements de la situation dans ce pays ne virent à la guerre civile tant elle est devenue très tendue.

Le Burundi, rappelons-le,  est plongé dans une grave crise politique depuis l’annonce du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat : une candidature contestée par l’opposition et la société civile. Malgré cela, il a été réélu après une présidentielle contestée et boycottée par l’opposition.

 

Nestor N'Gampoula

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