Burundi : le gouvernement n’est pas surpris par la suspension de l’aide européenne, selon Alain-Aimé Nyamitwe

15-03-2016 18:20

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Le gouvernement du Burundi a déclaré par la voix du ministre des relations extérieures, Alain-Aimé Nyamitwe, qu’il n’était « pas surpris » par la suspension de l’aide directe de l’Union européenne à son pays annoncée lundi.

« Le gouvernement du Burundi n’a pas été surpris par cette décision. On s’y attendait, même si elle est prise après une série de mesures qui redressaient la situation dans les domaines des droits de l’Homme et sécuritaire », a dit Alain-Aimé Nyamitwe. « Il s’agit de mesures prises dans l’intérêt de la population et pas pour plaire à tel ou tel de nos partenaires », a-t-il précisé.

La décision de suspension de l’aide européenne a été prise par les 28 ministres des Affaires étrangères de l’UE, lors de leur réunion mensuelle à Bruxelles. Elle était attendue après l’échec en décembre de consultations entre le Burundi et l’UE, réclamées par l’Union européenne à la suite des violences qui secouent le Burundi. Malgré cela, l' organisation européenne a indiqué dans un communiqué qu’elle « a maintenu intégralement son soutien financier à la population et son aide humanitaire ».

Pour le ministre burundais des Affaires extérieures, la suspension de l’aide directe n’est pas « une aussi mauvaise nouvelle, tant que la population continue à être servie ». « Je ne suis pas économiste mais (...) le Burundi a tenu bon jusqu’ici et j’espère qu’il va continuer à tenir », a-t-il relevé, rappelant que la suspension des aides européennes était en réalité effective depuis plusieurs mois.

Premier donateur du Burundi avec une aide globale de quelque 430 millions d’euros pour la période 2015-2020, l’UE rejoint ainsi les principaux donateurs bilatéraux occidentaux du Burundi, qui avaient déjà suspendu leur aide en faveur de ce pays.

Pour rappel, notons que le Burundi a plongé dans une grave crise, émaillée de violences – qui ont déjà fait plus de 400 morts et poussé 250 000 à fuir le pays -, lorsque le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature en avril 2015 pour un troisième mandat qu’il a obtenu en juillet. L’opposition et la société civile estiment que c’est en violation de la Constitution et de l’accord d’Arusha qui a mis fin à la guerre civile de 1993-2006 que l'actuel chef de l'Etat burundais est revenu au pouvoir.

 

 

Nestor N'Gampoula

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