Burundi : reprise du dialogue de sortie de crise samedi à Arusha

Mardi 5 Juillet 2016 - 13:20

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Relancé en mai après plusieurs mois de blocage, le dialogue interburundais doit se poursuivre à partir de samedi à Arusha, en Tanzanie, sous les auspices du facilitateur dans la crise, l’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa. La principale coalition d’opposition - le Conseil national pour le respect de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi et de l’Etat de droit (Cnared) - devrait encore être absente.

D’après Macocha Tembele, le secrétaire particulier du facilitateur dans le conflit burundais, l’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, ce « prochain round du dialogue de sortie de crise au Burundi est prévu du 9 au 12 juillet (...) à Arusha ».

Même si la liste des invités n’a pas été officiellement communiquée, un diplomate occidental qui a requis l’anonymat a indiqué que « la médiation va une nouvelle fois inviter pratiquement les mêmes partis et organisations de la société que lors de la relance du dialogue en mai, c’est-à-dire sans l’opposition regroupée au sein du Cnared ».

Après la relance du dialogue interburundais tenu du 21 au 24 mai à Arusha, sans le Cnared, Benjamin Mkapa avait rencontré les 10 et 11 juin à Bruxelles les dirigeants de cette plate-forme, qui s’étaient dits « très satisfaits » à l’issue de ces pourparlers. Mais le facilitateur semble avoir encore cédé à la pression de Bujumbura malgré les appels répétés de la communauté internationale à l’organisation d’un dialogue inclusif. Cela ne surprend guère puisqu’après la rencontre de Bruxelles, et en dépit des efforts déjà consentis par la médiation pour résoudre la crise, le gouvernement burundais avait déjà réitéré son refus de s’asseoir à la table des négociations avec la plateforme de l’opposition, qu’il accuse d’être liée à une tentative de coup d’Etat en mai 2015 et aux violences actuelles.

Réagissant à cette position du pouvoir, l’opposition l’a qualifiée récemment de « sabotage du processus de paix ». « La démarche d’inclusion du facilitateur est salutaire pour le Burundi. Il n’appartient pas à Bujumbura de désigner l’identité de qui doit être autour de la table des négociations », a souligné la Cnared dans un communiqué.

« Comme le pouvoir burundais a fait de la participation du Cnared une ligne rouge, Mkapa doit faire un choix entre la présence du Cnared ou celle du pouvoir burundais à Arusha. Il semble avoir opté pour le premier », a regretté le diplomate suscité.

Notons à titre de rappel que le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature en avril 2015 pour un troisième mandat, avant d’être réélu en juillet. Et depuis le début de la crise, les violences ont fait plus de 500 morts. Le Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés estime à plus de 270.000 le nombre de Burundais qui ont fui leur pays du fait de ces violences.

Nestor N'Gampoula

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