Burundi : Washington envisage de sortir le pays de l’Agoa

Mercredi 19 Août 2015 - 13:14

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Les États-Unis menacent les autorités burundaises de sortir leur pays du programme Agoa, la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique, en raison des violences qui se sont intensifiées depuis la réélection controversée, le 21 juillet, du président Nkurunziza.

Lors d’une conférence de presse mardi, la sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines, Linda Thomas-Greenfield, a indiqué que son pays était en train d’envisager de retirer le Burundi de la liste des pays sub-sahariens qui bénéficient du programme Agoa. Un programme qui soutient l’économie des pays africains en leur facilitant l’accès au marché américain.

Une fois réalisée, cette mesure fera suite à une autre déjà prise par Washington contre le Burundi. En effet, lors de la dernière présidentielle, le gouvernement américain avait décidé de suspendre son assistance technique à la Commission électorale burundaise. Par ce geste, les autorités américaines dénonçaient « les efforts continus du président Pierre Nkurunziza pour violer l’accord d’Arusha, briguer un troisième mandat et maintenir le calendrier électoral, sans fournir les conditions nécessaires à des élections crédibles ».

« Il y a au sein du programme Agoa un processus de révision pour examiner les pays qui ne sont pas en synchronisation avec ce que nous voudrions voir arriver politiquement et démocratiquement, en terme de droits de l’Homme, la sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines », a expliqué Linda Thomas-Greenfield. « Il y a des discussions au sein du gouvernement des États-Unis pour réexaminer la présence du Burundi dans ce programme. Nous ne sommes pas encore tous d’accord sur ce point pour le moment mais je pense que ça arrivera dans un avenir proche si la situation ne se résout pas très rapidement. », a-t-elle poursuivi.

Le gouvernement américain a brandi ces menaces  alors qu’à Bujumbura, l’opposition juge Pierre Nkurunziza responsable des violences qui se poursuivent dans le pays et l’appelle à démissionner d’ici au 26 août, date d’expiration de son actuel mandat, le jugeant responsable de l’escalade de la violence à travers le pays.

« Un chaos général s’installe dans le pays et des tueries ciblées inspirées par les hautes sphères de l’État se font au grand jour dans la capitale burundaise », a dénoncé le Conseil national pour le respect de l’Accord d’Arusha et de l’État de droit (Cnared), qui regroupe des partis de l’opposition burundaise. « Le Cnared demande encore une fois au président Pierre Nkurunziza de prendre conscience de sa responsabilité personnelle dans la précipitation de la Nation burundaise vers l’hécatombe et de démissionner sans délai avant le 26 août », selon un communiqué.

Au pouvoir depuis 2005 et réélu le 21 juillet, Pierre Nkurunziza doit, d’après la Constitution, prêter serment devant le Parlement d’ici le 26 août. En attendant ce jour, ses adversaires estiment qu’il ne sera plus légitime après cette date.

 

 

Nestor N'Gampoula

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