Business : la morosité économique a ressuscité les petits métiers à Brazzaville

Jeudi 27 Juin 2019 - 21:53

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Depuis un certain temps, à travers la ville, les citoyens s’organisent, chacun dans son coin, autour d’une activité informelle. Ceci pour lutter contre la pauvreté et le chômage dont les jeunes sont les principales victimes. Ils se battent au quotidien, pour leur indépendance financière, en s’adonnant à de multiples activités.

Dans les rues et les places publiques à Brazzaville, des vendeurs sont devenus omniprésents. Ces débrouillards parcourent quotidiennement les artères de la capitale à la recherche des clients disposés à acheter à moindre frais leurs produits. Regards vifs, oreilles alertes, ces commerçants sont attentifs aux moindres bruits, aux moindres appels et prêts à courir aux pieds de leurs éventuels clients.

Axées sur les activités telles que la conduite de taxi-moto, la cordonnerie, le petit commerce, la vente à la sauvette et bien d’autres, ces petites activités informelles, au coût réduit, satisfont une partie importante des besoins des Congolais, même si cela suscite de nombreuses critiques. Dans tous les cas, ni les promoteurs de ces petites activités informelles ni les clients n’ont cure de critiques, dès lors que l’activité nourrit son homme et satisfait la demande. « Ce travail vaut mieux que de ne rien faire. L’argent que je gagne ici me permet de subvenir à mes besoins. Cela me permet d’épargner et nous évite d’aller voler», a indiqué Brice Ngapio, un jeune conducteur de taxi-moto interrogé.

Par ailleurs, si la morosité de la conjoncture économique que connaît le pays actuellement a entraîné le ralentissement des affaires, voire la fermeture de certaines entreprises commerciales et industrielles, elle a, par contre, fait naître aux jeunes le goût de l’entrepreneuriat et fait émerger certaines activités informelles à travers la ville. Pour s’en convaincre, il suffit juste de faire un tour à travers les artères de la ville, pour voir comment ces jeunes se donnent chaque jour à ces activités, a portée de vue et à la portée de toutes les couches de la population. Ces jeunes qui, jusque-là, étaient réticents à l’égard de l’entrepreneuriat, ont compris aujourd’hui que le décollage ou l’indépendance financière passe par une dynamique accrue dans le travail.  Ainsi ont-ils jeté leur dévolu sur ce secteur informel.

Exercées dans le cadre de l’entrepreneuriat des jeunes et de la lutte contre la pauvreté et le chômage, ces activités informelles impliquent, notamment, les chômeurs, les sans-emplois, les étudiants et les élèves. La plupart sont issus des milieux ou des familles défavorisés et voient en ces petites activités informelles une opportunité de gagner leur vie. « Ce que nous faisons ici devrait interpeller ceux qui n’ont pas de travail. Ça paye, ne serait-ce que pour survivre », a laissé entendre un vendeur ambulant.

En d’autres termes, ces petites activités informelles offrent aux pratiquants une occasion de se prendre en charge, de se considérer utiles dans la société et de créer un environnement d’échanges entre eux. Elles constituent un facteur de promotion sociale et contribuent à leur insertion professionnelle.  

Cisse Dimi

Légendes et crédits photo : 

Un vendeur ambulant de pain

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