Calendrier électoral : un nouveau blocage en vue

Mardi 25 Juillet 2017 - 16:23

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Décidément, on n’est pas encore sorti de l’auberge. Le processus électoral peine, encore et toujours, à prendre sa vitesse de croisière

Nonobstant l’avènement du Conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre (CNSA) censé re-booster la dynamique électorale via l’instauration d’un mécanisme de surveillance chargé de veiller à l’application dudit accord, l’on continue à faire du sur place. À peine désigné par consensus, le nouveau président de cette institution d’appui à la démocratie est déjà contesté. Des voix s’élèvent pour remettre en cause la procédure de sa désignation qui ne serait conforme ni à l'esprit ni à la lettre de l’accord du 31 décembre. Si à la majorité, sa promotion est saluée jusqu’à être brandie comme une preuve éloquente que le pays est résolument engagé sur la voie électorale, Joseph Olenghankoy est, au contraire, vilipendé et accusé de traîtrise. Son statut d’opposant est même récusé étant entendu qu’il serait, d’après ses détracteurs, le fruit d’un débauchage à l’instar de tous ses affidés du Rassop/Kasa-Vubu.

Porté à la tête d’une structure censée jouer un grand rôle dans le suivi du chronogramme de mise en œuvre de l’Accord, Joseph Olenghankoy paraît ne pas être l’homme de la situation au regard de ses accointances avec le pouvoir en place, estime l’aile radicale de l’opposition aujourd’hui incarnée par le Rassop/Limete. Malgré tout, l'homme reste de marbre et refuse de faire marche arrière, convaincu qu’il est sur la voie d’une destinée royale. Il promet de relever le défi, de rabattre le caquet à ses détracteurs par la qualité de son travail. La difficulté, c’est que son institution risque de n’être qu’un mort-né puisque deux vice-présidents ne répondront pas à l’appel. Désigné vice-président alors qu’il n’avait pas pris part à la réunion organisée à cet effet le samedi dernier, Vital Kamerhe de l’UNC a rejeté l’offre autant que le Front pour le respect de la Constitution (FRC) qui s’est dit non intéressé. Deux absences majeures qui, à coup sûr, vont compromettre le fonctionnement du CNSA. Avec un bureau incomplet, Joseph Olenghankoy qui, déjà, part sur des bases de contestation, n’a cure de cette déconvenue et entend foncer. Envers et contre tout. Il veut jouer sa carte à fond.

À la majorité, on joue plutôt sur les apparences. Tout en saluant l’avènement du CNSA avec à sa tête un produit du Rassemblement, la coalition au pouvoir fait observer que tout cela n’est que provisoire. Son porte-parole l’a fait savoir il y a peu devant les professionnels des médias. «Tout ce que nous faisons ici est réputé provisoire parce que c’est la loi qui va consolider notre choix », avait déclaré Alain Atundu. Est-ce à dire que tant que la loi organique censée institutionnaliser le CNSA n’est pas encore votée au Parlement, la majorité considère qu’il y a lieu de revenir sur le mode de désignation ou même sur certains choix ? Nul ne sait.  

Ce qui est vrai, c'est que la configuration du CNSA ne fait pas l’unanimité dans la classe politique. Certaines langues vont jusqu’à solliciter la surséance de la désignation de Joseph Olenghankoy négociée, selon elles, en dehors de tout consensus. À moins d’un passage en force, comment va s’effectuer dès lors l’évaluation du processus électoral attendue entre le gouvernement, la Céni et le CNSA contesté ? Pour contourner la difficulté, le tandem Kengo-Minaku aura-t-il à recourir à la recette tant prisée de débauchage afin de colmater les brèches et ainsi trouver une alternative à l’UNC et au FRC ayant renoncé à siéger au bureau ? Probablement.

L‘évidence est qu’on ne fera plus marche en arrière. La publication du chronogramme électoral tant réclamé est à ce prix. Et quand bien même on avancerait d’un pas, rien n’est pour autant acquis puisqu’il y a des préalables majeurs à satisfaire pour baliser la voie à la tenue effective des élections. Il s’agit notamment des lois qui nécessitent une revisitation : la loi électorale pour qu’elle résolve les conditionnalités posées par elle en ce qui concerne le calcul du nombre des sièges et la loi portant identification et enrôlement des électeurs qui exclut les Congolais de la diaspora.  

Aujourd’hui plus qu’hier, le Parlement est au cœur du processus électoral. Aux députés et sénateurs de faire diligence pour produire des lois essentielles susceptibles de débloquer la situation et engager le pays résolument vers les élections. Quand bien même la révision du fichier électoral est déjà au rendez-vous du processus électoral avec éventualité de clôturer les opérations d’enrôlement des électeurs d’ici octobre, l’attente de la publication du calendrier électoral risque de tirer en longueur….  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les membres du bureau de la Céni

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