Cameroun : la crise se durcit dans les régions anglophones

Lundi 2 Octobre 2017 - 19:27

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Au moins sept personnes ont été tuées dans la zone anglophone du Cameroun ce week-end, lors d’une déclaration symbolique d’indépendance. Les séparatistes avaient choisi le 1er octobre, date anniversaire de la réunification officielle des régions anglophones et francophones, pour déclarer l’indépendance de l’Ambazonia, le nom de l’Etat qu’ils veulent créer.

 

Les autorités du pays ont déployé des forces de sécurité dans les régions anglophones, notamment Buea au sud-ouest et Bamenda, la ville principale au nord-ouest où la minorité anglophone proteste régulièrement contre la discrimination dont elle s’estime victime.

Plusieurs personnes ont été admises à l’hôpital de Bamenda dimanche après les affrontements entre les manifestants et la police, selon une source médicale. Les « forces de sécurité ont dû recourir à des gaz lacrymogènes et parfois des coups pour disperser les manifestants ».

La crise provoquée par les manifestations a été exacerbée au début de l’année, lorsque l’accès à Internet a été coupé pendant trois mois. Elle s’est intensifiée ces dernières semaines avec la volonté de symboliser l’indépendance des régions anglophones.

Signalons que la majorité des 22 millions de Camerounais sont francophones, et près d’un cinquième sont anglophones. L’héritage remonte à 1961, lorsque l’ancienne entité britannique, le Cameroun méridional, s’est unie au Cameroun après son indépendance en 1960.
La minorité anglophone se plaint depuis longtemps « des disparités dans la répartition des richesses pétrolières du Cameroun ». Depuis novembre, elle proteste contre « la discrimination perçue, en particulier dans l’éducation et le système judiciaire, où la langue et les traditions françaises lui sont imposées, même si l’anglais est l’une des deux langues officielles du pays ».
Ainsi, la plupart des militants anglophones veulent que le pays reprenne un système fédéraliste.
 

Yvette Reine Nzaba

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