CAN 2019 : l’Egypte et le Cameroun au tapis, la compétition amputée de ses favoris

L’onde de choc, qui a déjà coûté leur tête au sélectionneur Javier Aguirre et, surtout, au puissant président de la Fédération égyptienne de football, Hani Abo Rida, membre du conseil de la Fédération internationale de football association et du bureau exécutif de la Confédération africaine de football, n’est probablement qu’à ses débuts.

Car l’Egypte, un grand d’Afrique, est en état de choc : ses Pharaons ont été piteusement éliminés de « leur » CAN, un tournoi qui leur était promis par tous ou presque. Eblouissant avec Liverpool, Mohammed Salah aura été l’arbre qui cache la forêt. Encore loin d’égaler en sélection ses prédécesseurs Ahmed Hassan, sacré en 1998, 2006, 2008 et 2010, et Aboutreika, leader technique de la génération qui a remporté les éditions 2006 et 2008, Salah est trop seul dans cette équipe égyptienne.

Plutôt en vue face  à la République démocratique du Congo, Mamhoud Hassan « Trezeguet » n’est pas au niveau de Mohamed Zidan, vainqueur des CAN 2008 et 2010. Poste par poste, le comparatif serait douloureux pour cette génération 2019, qualifiée par Wael Gomaa, triple vainqueur du tournoi au sein de la défense des Pharaons en 2006, 2008 et 2010, d’une « des deux pires équipes de cette CAN ».

Après la piteuse participation au Mondial 2018 (trois défaites dont une contre l’Arabie saoudite), cette génération « Salah » va avoir du mal à se faire pardonner du public égyptien. Pour la compétition en cours, le risque est désormais de voir les stades davantage encore désertés par les locaux…

Leur bourreau, l’Afrique du Sud, parvenue en huitièmes de finale avec deux défaites en matchs de poules, a joué le coup à fond. Emmenés par Percy Tau, sociétaire du modeste club belge de l’Union-Saint-Gilloise, auteur des deux premières occasions franches du match (14^e et 21^e mn), et par l’anonyme ailier des Orlando Pirates, Christopher Thembinkosi Lorch, à la conclusion d’un contre d’école (1-0, 86^e mn), les Bafana s’offrent désormais un quart de finale inattendu face au Nigeria.

Car dans cette CAN surprenante, les Super Eagles, dont on peinait à évaluer le niveau réel, ont également frappé un grand coup en sortant le champion en titre. Opposé au Cameroun, le Nigeria a fait montre d’un état d’esprit irréprochable en revenant au score, à 1-2, pour finalement l’emporter.

Certes, Gernot Rhor peut remercier son héros, Odion Ighalo, auteur d’un doublé et d’une passe décisive. Mais ses choix se sont avérés payants, comme celui de mettre le vétéran Mikel sur le banc et d’aligner le jeune Ndidi (Leicester).

A l’inverse, les choix du duo Seerdorf-Kluivert vont probablement continuer à faire couler de l’encre au Cameroun. En plaçant Zambo Anguissa sur le banc, l’ancien stratège du Milan AC a probablement affaibli son secteur défensif, pas toujours irréprochable sur les buts nigérians.

Après avoir lavé l’affront des trois finales perdues face à son voisin (1984, 1988 et 2000), le Nigeria se place maintenant dans le groupe des vainqueurs potentiels de cette CAN 2019, au même titre que l’Algérie, qui affrontait la Guinée (privée de Naby Keita) à l’heure où nous imprimons ce journal.

En fin d’après-midi, les Léopards de RDC, qualifiés malgré un premier tour poussif, affrontaient Madagascar dans la chaleur du stade d’Alexandrie. Menée dès la 9^e mn, la RDC a su revenir au score par Bakambu à la 21^e. Mais les hommes de Florent Ibenge, rattrapés par leurs limites, tant offensives que défensives, ont vu Andriatsima redonner l'avantage aux Bareas (77^e mn). L'expérimenté Chancel Mbemba mettait les compteurs à zéro à la 90^e sur un corner d'Elia.

Mais malgré une stérile domination de la RDC durant les prolongations, ce sont bel et bien les Baréas qui se qualifient pour les quarts de finale à l'issue de la séance de tirs au but (4-2). L’irrésistible parcours de Madagascar continue, alors que la RDC rejoint la liste des cadors au tapis.