Cédeao : l’Afrique de l’Ouest accélère son processus d’intégration régionale avec l’appui de la Banque mondiale

Les trois instituions se sont rencontrées du 11 au 12 juillet à Abidjan (Côte d’Ivoire), dans le cadre de l’appui à la mise en œuvre de la stratégie régionale de réduction de la pauvreté élaborée par la Cédéao et l’Uémoa en 2006 et la vision 2020 de la Cédéao aspirant à ériger en espace sans frontière, paisible et prospère. Suite à cette concertation, les parties ont décidé de renforcer leur coopération en vue d’impulser le développement intégré de l’Afrique de l’Ouest qui regroupe plus de 300 millions d’habitants

Pour la directrice des opérations de la BM pour le Nigeria et coordinatrice des Programmes régionaux pour l’Afrique de l’Ouest, Marie-Françoise Marie Nelly, « les bonnes perspectives économiques que connaissent la plupart des États de cette région ainsi que l’existence d’un potentiel de ressources naturelles et une population jeune constituent de réelles opportunités. » Cependant, ajoute-t-elle, « il existe des défis majeurs, la zone souffrant notamment du faible degré de fiabilité des systèmes de transport, d’électricité, conjugués à l’existence de nombreux obstacles au mouvement des biens, capitaux et personnes au sein de la sous-région. »

Marie-Françoise Marie Nelly a aussi souligné la problématique de développement et de sécurité transfrontalière dans cet espace, notamment dans la bande sahélo-saharienne « qui nécessite un leadership et une volonté politique des dirigeants de la Cédéao ».

Le vice-président de la BM pour la région Afrique, Makhtar Diop, a exhorté les participants « à œuvrer pour l’accélération de la mise en œuvre de l’agenda sous-régional afin de répondre aux attentes des populations en matière de développement ».

Pour le président la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouedraogo, en dépit de nombreuses contraintes, beaucoup d’efforts ont été faits dans le domaine de l’intégration. Il appelé à l’accélération du processus à travers des projets transformateurs et prioritaires pour la région, articulés autour de la sécurité et la stabilité ; la libre circulation des biens et des personnes, l’amélioration des infrastructures telles que l’énergie et le transport, la relance de l’agriculture et le développement des capacités.

Le représentant du président de la Commission de l’Uémoa, Christophe Joseph Dabiré, a de son côté indiqué que son institution devrait davantage s’impliquer dans la résolution des crises politiques et sécuritaires qui « compromettent l’avenir de la sous-région ».

À l’issue des travaux, il a été décidé d’intensifier les efforts dans les thématiques liées à l’énergie, l’agriculture et le commerce, le transport, la sécurité au Sahel, le climat des affaires et les Centres d’excellence. Il a été relevé la nécessité pour les États de mettre en œuvre les réformes déjà prises au niveau régional dans le secteur du transport aérien, de libérer le potentiel de production énergétique de certains pays membres et d’améliorer la performance des sociétés de distribution.

En ce qui concerne le Sahel, la nécessité d’une coordination des différentes approches et interventions de développement par les institutions régionales favorisant la compétition et l’intégration a été soulignée. Les participants ont recommandé, quant à l’environnement des affaires et la facilitation du commerce, une forte volonté politique pour lever les barrières et entraves au mouvement des biens en vue de favoriser un marché intra-africain. Pour les Centres d’excellence, ils ont suggéré de veiller à une cohérence entre le projet de la BM des Centres d’excellence africains et le programme de l’Uémoa.

Pour rappel, l’appui de la BM à l’intégration régionale s’articule autour de l’infrastructure régionale, la coopération institutionnelle pour l’intégration régionale et les biens publics régionaux.