Célébration : "La Bande-son de mai 68" vécue à l’IFC

Lundi 28 Mai 2018 - 19:51

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 L’exposition musicale, organisée  le 23 mai à Brazzaville, dans le cadre du cinquantième anniversaire de "Mai 68", s’écoute plus qu’elle ne se voit.

 Composée de quatre-vingt-dix chansons, l'exposition La Bande-son, ce sont toutes les choses qui ont compté à l’époque, en 1968, et qu’on a présentées avec quatre points d’écoute. C’est cette musique qui a constitué le cœur de cette exposition visuelle et sonore, dans un parcours ludique évoquant un appartement de l’époque et la famille qui l'occupe ( les parents, le frère, la sœur) pour découvrir ou redécouvrir, à travers leurs chansons préférées, l’air du temps de leur quotidien. Ce voyage dans le passé se complète d’un coin TV présentant des documentaires et témoignages.

En effet, le cinquantième anniversaire du mois qui a bouleversé la France est l’occasion de faire un voyage dans le passé pour redécouvrir la musique qui servait de toile de fond aux manifestations, aux barricades, aux grèves, aux occupations d’usines…, a indiqué la directrice déléguée de l’Institut français du Congo (IFC), Marie Audigier.  L’esprit de "Mai 68" souffle toujours en mai 2018. Ses valeurs sont toujours présentes aujourd’hui, dans la volonté de changer le monde pour le faire avancer, a-t-elle ajouté.

La jeunesse de cette époque, a-t-elle précisé, était belle, fière, utopiste avec un goût très sûr en musique ! L’année 1968 a vu une véritable explosion musicale dans le monde. Beaucoup de chansons d’alors sont devenues des classiques et leurs interprètes, souvent, ont non seulement marqué leur temps, mais sont toujours aujourd’hui sur le devant de la scène.

« Les chansons sont légères, émouvantes, politiques, graves. Certains mots claquent comme s’ils avaient été écrits aujourd’hui. D’autres nous emplissent d’une douce nostalgie. Utopies, mouvements de libération, contestations, révoltes : le mois de mai soufflait le vent du changement il y a cinquante ans. À travers des chansons emblématiques et des images témoignant de l’air du temps, l’exposition La Bande-Son de mai 68 nous fait plonger ou replonger dans une époque qui permit aux arts et aux idées de s’épanouir au cœur du printemps », a soutenu la directrice déléguée.

Un échantillon de quelques chansons inspirées par "Mai 68", pendant et après

Parmi les chansons qui ont marqué "Mai 68", pendant et après, il y a, entre autres, "Siffler sur la colline", de Joe Dassin, un des plus gros tubes de l’année ; "Le grand chambardement" de Guy Béart ; "Comme d’habitude" de Claude François, inspiré par sa rupture avec France Gall, repris dans le monde entier par Sinatra, etc. ; "Le Temps des fleurs" de Dalida, adaptation d’un traditionnel russe, chanté aussi par Ivan Rebroff ; "Samedi matin l’empereur"  de Pierre Vassiliu ; "Cuisses de mouche", de Pierre Perret, année de son premier disque live enregistré à l’Olympia ; "Parler aux animaux"  de Marcel Amont ; "Tryin" de Nicole Croisille ; "Le Ruisseau de mon enfance"  de Adamo ; "La Source"  de Isabelle Aubret ; Il est mort le soleil de Nicoletta. Nicoletta chantait dans les usines en mai pour soutenir le mouvement. Titre repris par Ray Charles ; "J’ai gardé l’accent" de Mireille Mathieu, accent qu’elle emmène aussi à l’international où sa carrière explose ; "Coucouroucoucou Paloma" de Nana Mouskouri, encore un succès un an après son premier disque d’or en France ; "Riquita" de Georgette Plana, quatre cent cinquante mille disques vendus pour son retour après vingt ans d’interruption de carrière, avec une reprise des années 1920 ; "Adieu Monsieur le Professeur" de Hughes Aufray ; …

Notons que les témoins ont, chacun à leur manière, vécu Mai 68 qui a changé radicalement la vie de certains. D’ailleurs, Marie Audigier a dit que la musique de Mai 68 était aussi la sienne, car elle adorait et adore toutes ces chansons. Elle a réalisé un documentaire dans lequel elle a interviewé Lionel Jospin, Georges Moustaki, Brigitte Fontaine, Janine Mathias.

Lionel Jospin, par exemple, dit que Mai 68 a changé sa vie. Il était au Quai d’Orsay, donc il allait être diplomate. Suite à Mai 68, il a voulu aller à la rencontre des Français sur le terrain et c'est ainsi qu' il a tout laissé tomber. Il est parti comme professeur au lycée technique et a pris sa carte au parti socialiste, parce qu’il s’est dit : « Je veux changer le monde ».

Pour le directeur des IFC, Michel Pré, conseiller à la coopération et à l’action culturelle à l’ambassade de France au Congo, il s’agit de deux expositions mélangées, dont l’une retrace tous les playlists des années 1968 et l’autre expose les affiches de l’époque. « Nous célébrons ici les cinquante ans de mai 68. Personnellement, j’ai vécu ce mouvement qui a presque changé la marche du monde. Dans cette exposition, nous avons tenté de retracer le quotidien d’une famille française de classe moyenne », a-t-il déclaré.

Signalons que dans le cadre des cinquante ans de mai 1968, une conférence intitulée « Regards congolais sur mai 68 » a été organisée, le 26 mai à l’IFC, avec le Pr Nzete, etc. Cette conférence a présenté des témoignages des Congolais qui étaient étudiants en France pendant le mois de mai 1968. Ils sont depuis devenus doyen d’université, écrivains...

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Mai 68, la voiture exposée Photo 2 : Deux chevaux

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