Céni : sévère réquisitoire contre Corneille Naanga

Samedi 20 Février 2016 - 16:54

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Selon le secrétaire général de l’Union pour la Nation (UNC) qui s’exprimait dernièrement dans un point de presse au siège de son parti, le président de la centrale électorale se serait transformé en agent du pouvoir en place pour opérer le glissement.

Le président de la Céni ne jouit pas d’un certain crédit au niveau de l'opposition qui voit en lui un « agent du pouvoir », d'après le terme le plus usité dans le milieu, cherchant à manœuvrer pour opérer le glissement du mandat présidentiel au-delà de 2016. Apparemment, sa dernière entrevue du 18 février avec les représentants des partis politiques dans le cadre de la tripartite Céni-majorité-opposition n’a fait que renforcer la conviction de ses détracteurs par rapport à son inféodation supposée à la majorité. Dans sa déclaration rendue publique le 19 février, le « Front citoyen 2016 » est allé jusqu’à confirmer la « complicité avérée » qu’entretiendrait la Céni avec la coalition au pouvoir au nom du glissement du mandat du chef de l’État.

Cette déclaration passe pour un sévère réquisitoire de l'opposition contre Corneille Naanga dont les faits et gestes sont décryptés dans le sens d’appui au glissement. Alors que le président de la Céni table sur treize voire plus pour assurer la révision du fichier électoral, le Front citoyen le renvoi au rapport de son institution déposé en son temps à l’Assemblée nationale dans lequel il était question de mener ce processus entre janvier et mars 2016. Les experts de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) avaient, pour leur part, tablé sur quatre mois pendant que d’autres structures spécialisées telles que le Case proposaient six à sept mois pour procéder à l’enrôlement général des électeurs.

Que la Céni, avec Corneille Naanga en tête, propose un échéancier de dix-sept à dix-huit mois pour conduire ce processus confirme, selon le Front citoyen, sa connexion avec le pouvoir en place pour justifier le fameux glissement.  Plus tranchante, la Dynamique de l’opposition, par le biais de son secrétaire général Jean-Bertrand Ewanga rappelle qu’en 2006, la révision du fichier électoral avait duré moins de quatre mois et qu’en 2011, il n’a pris que cinq mois. Parlant au nom de son parti qui a boycotté la rencontre du 18 février avec la Céni, Bertrand Ewanga a, au cours d’un récent point de presse, demandé à la centrale électorale de publier le calendrier pour l’organisation des élections législatives et présidentielle qui devront se tenir dans le strict respect du délai constitutionnel. Et de demander à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement afin qu’il puisse « libérer le processus électoral bloqué à dessein pour opérer le glissement contre la volonté du peuple ».

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Corneille Naanga

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