Centrafrique: le général Parfait Onanga-Anyanga nommé à la tête des casques-bleus

Deux évènements majeurs se sont déroulés le jeudi 13 août, au siège des Nations unies à New York : une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU tenue sur convocation de Ban Ki-moon. En effet, au cours de la séance de travail avec les membres du Conseil de sécurité, Ban Ki-moon a expliqué le bien-fondé de son choix de nommer le général gabonais Onanga-Anyanga comme nouveau patron des casques-bleus en Centrafrique. Il a également défendu les raisons qui ont amené à la destitution de Babacar Gaye.

Le chef de l’ONU s’est voulu ferme, lorsqu’il a convoqué tous les chefs de missions de l'ONU, les commandants des forces, ainsi que les commissaires de police pour discuter de ces multiples scandales d’exploitation et abus sexuels dont se sont rendus régulièrement coupables les soldats de maintien de la paix de l’ONU dans le monde. « Le Secrétaire général a dit qu'il allait adresser le même message aux autres services au-delà du maintien de la paix. La politique de tolérance zéro s'applique à l'ensemble du système des Nations Unies, leur a-t-il dit », a fait savoir le porte-parole de Ban Ki-moon, Stéphane Dujarric.

      Qui est le général Parfait Onanga-Anyanga ?  

Désormais, a martelé le chef de l’ONU, tous les responsables militaires ou civils travaillant dans le cadre d’une mission des Nations unies, doivent veiller au respect des directives existantes, et par la même occasion, contribuer à lutter contre l’exploitation et les agressions sexuelles. « Il a dit que les chefs de mission étaient directement responsables du comportement et de la discipline au sein de leur mission, avec le soutien des hauts responsables de la mission », a rappelé le porte-parole, puisque cela constituera certainement les principales directives du nouveau commandant de la Mission multidimensionnelle intégrée des Natitions unies en RCA (Minusca).

Agé d’au moins 55 ans, Parfait Onanga-Anyanga a été récemment représentant spécial de Ban Ki-moon et Chef du bureau de l’ONU au Burundi (BNUB), de juin 2012 jusqu’à la fermeture du bureau le 31 décembre 2014. Depuis 1998, cet officier de l’Armée gabonaise a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein du système des Nations unies, notamment en matière de sécurité internationale et régionale (Afrique centrale).

     Ses défis à la tête de la Minusca

Il a dirigé le Cabinet de la vice-secrétaire générale de l’ONU, à partir de 2007 où il a œuvré sur les questions du renforcement de la coordination et la cohérence du système onusien ainsi que sur la promotion des Objectifs du millénaire pour le  développement.

Onanga-Anyanga va devoir conjuguer avec le nouveau crédo de Ban Ki-moon : «la tolérance zéro signifie zéro complaisance et impunité zéro ». Ceci est d’autant plus important lorsqu'on sait que la crise de confiance entre la population civile centrafricaine et les soldats de la Minusca, n’est plus à démontrer. Les violences physiques attribuées sont devenues quasi quotidiennes à telle enseigne que Ban Ki-Moon a appelé tous les personnels onusiens au respect de leur « casque ». La priorité du nouveau commandant de la Minusca serait sans doute de mettre fin à « la complaisance et l’impunité » dans ses rangs.

Malgré un semblant de retour à la normale constaté ces derniers mois à Bangui et à l’intérieur du pays, il existe encore quelques poches de résistances. Les forces internationales continuent d’être sollicitées pour rétablir la paix et rassurer les civils. Enfin, la nomination de l'officier Gabonais à la tête de la Minusca intervient à un tournant décisif de la transition centrafricaine: la présidentielle est attendue le 18 octobre prochain.