Centrafrique : les Casques bleus payent un lourd tribut dans des attaques de convois de la Minusca

11-05-2017 13:04

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Les violences se poursuivent en Centrafrique, non seulement entre les groupes armés mais aussi dans des attaques de convois de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en République centrafricaine (Minusca), dont la dernière en date est celle du lundi 8 mai, qui a coûté la vie à huit soldats.

Les soldats de la force onusienne sont régulièrement pris en feu dans des embuscades parfois mortelles telles que celle sus-évoquée intervenue près de Bangassou, à l’est de Bangui. Le dernier bilan de cette attaque fait état de cinq Casques bleus tués, huit blessés, parmi lesquels sept Marocains. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière contre la Minusca depuis sa création en avril 2014.

La Minusca, avec un peu plus de 12 500 hommes, est seule en première ligne face aux groupes armés ex-Séléka ou anti-Balaka depuis la fin de la mission française Sangaris en octobre dernier. Et les 750 Casques bleus marocains déployés dans l’est du pays se retrouvent souvent en première ligne, depuis l’arrivée à Bangui d’un premier contingent de 250 bérets bleus fournis par le royaume fin 2013.

Les groupes armés et les milices d’autodéfense attaquent régulièrement les convois onusiens avant de disparaître dans la brousse. C’est ce qui s’était passé en avril 2016, dans la région d’Obo à l’est du pays, un Casque bleu marocain avait été tué, touché par un tir provenant d’une foule qui voulait monter à l’assaut d’éléments de l’Armée de résistance du seigneur (LRA, groupe terroriste ougandais), traquée par la communauté internationale. En janvier 2017, deux soldats marocains tombaient au combat, toujours dans la même région, un des sanctuaires de la LRA.

Selon la Minusca, si les combats impliquant la LRA causent de lourds dommages dans les rangs de la Minusca, l’attaque du 8 mai semble être l’œuvre d’anciens miliciens anti-balaka, majoritairement chrétiens et animistes.

Les Marocains sont nombreux à participer à des opérations de maintien de la paix en Afrique. Ils étaient environ 700 engagés aux côtés de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), dont les contingents ont quitté le pays en février 2017 et sont quelque 800 dans les rangs de la Monusco, en RDC.

La Centrafrique peine à se relever du conflit entre les anciens rebelles Séléka prétendant défendre la minorité musulmane et groupes anti-Balaka majoritairement chrétiens.

 

Nestor N'Gampoula

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