Centrafrique : l’ONU enregistre de nouvelles accusations d'abus sexuels contre des Casques bleusMercredi 6 Janvier 2016 - 11:15 La mission onusienne en RCA (Minusca) a annoncé mardi avoir ouvert une enquête à l'encontre des Casques bleus originaires de trois pays. Ils sont accusés d’abus sexuels et d’exploitation sexuelle sur quatre fillettes à Bangui. Les quatre fillettes présumées victimes de ces nouvelles agressions sexuelles, ont été interrogées et placées sous la garde des enquêteurs du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), a indiqué le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Les autorités centrafricaines ont été informées, ainsi que les pays contributeurs de troupes concernés afin que ceux-ci enquêtent et prennent éventuellement des sanctions contre leurs ressortissants comme le prévoit la procédure, a ajouté la même source. Jusqu’alors l’on ne sait guère assez sur les nationalités des contingents soupçonnés. Ces nouveaux cas d’abus sexuels portent à vingt-six, le nombre de mineurs victimes d’agressions similaires commises par des personnels onusiens en Centrafrique. Le patron de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga, a pourtant promis « une politique de tolérance zéro» à l’encontre des auteurs des délits sexuels dans l’exercice de leur mission. Cette vague d’abus sexuels sur les mineurs contre les Casques en RCA, s’ajoute au scandale retentissant de viols d'enfants impliquant des soldats français de la Sangaris. Les autorités des pays concernés ont promis infliger aux soldats fautifs des sanctions exemplaires, mais jusqu’à présent rien de concret n’a été fait, a regretté un groupe d'experts indépendants. À l’issue d’une réunion, la semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU a jugé nécessaire de renforcer sa coopération avec les pays qui fournissent des contingents ou du personnel de police aux opérations de maintien de la paix, afin d'assurer le succès de ces dernières. Les quinze membres du Conseil ont, par ailleurs, pris note de l'avis du Groupe indépendant de haut niveau et du secrétaire général de l’ONU, sur l'absence de dialogue au moyen de consultations entre le Conseil de sécurité, les pays qui fournissent des effectifs militaires et de police et le Secrétariat de l’ONU « ayant suscité le mécontentement de toutes les parties et provoquant des répercussions sur l'exécution des mandats ». Le Conseil entend également mettre en exergue de nombreux mécanismes susceptibles de faciliter ces consultations entre les trois parties prenantes. Car, « les consultations en cours ne répondent toujours pas aux attentes», ont-ils reconnu. Dans ce sens, le Conseil insiste sur« l'importance de tenir des consultations soutenues avec les éventuels pays fournisseurs d'effectifs militaires et de police préalablement à la création et tout au long du cycle de vie d'une mission, pour assurer une concordance de vues sur les mandats et un engagement commun en faveur de leur exécution, étant entendu que ces consultations ne devraient pas retarder la mise en place d'une mission ». Le Conseil de sécurité entrevoit d’intensifier les échanges de vues détaillés sur les difficultés opérationnelles rencontrées par les pays qui fournissent des contingents et du personnel de police.
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