Centrafrique : regain de violences au nord de Bangui

03-07-2017 12:31

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La spirale de violences qui se poursuivent en Centrafrique fait déjà craindre l’imminence d’un génocide, lorsqu’on considère ce qui se passe dans certaines régions et autres localités du pays comme Kaga-Bandoro, chef-lieu de la province de Nana-Grébizi où ces violences, reprises depuis fin mai, font des morts parmi les combattants des groupes armés et les civils.

 

Dans la ville de Kaga-Bandoro, une quinzaine de personnes sont encore mortes lors d’échanges de tirs samedi entre des éléments armés de l’ex-Séléka et les Casques bleus de la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), a-t-on appris dimanche de source humanitaire. « Il y a eu au moins 15 morts parmi les combattants », a indiqué un responsable d’une ONG internationale présent à Kaga-Bandoro, située à 400 km au nord de Bangui, la capitale.

Des sources sécuritaires dont la Minusca ont indiqué que les membres du groupe armé ex-Séléka du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) sont à l’origine de ces violences. « Les hommes du MPC semaient la pagaille dans la ville pour une histoire de vengeance. Puis ils se sont confrontés aux contingents pakistanais et burundais de la Minusca stationnés dans la ville », a relaté une source de la force internationale proche du dossier. « Les forces de la Minusca ont fait leur travail en protégeant les populations civiles des éléments du MPC », a assuré le porte-parole de la force onusienne, Vladimir Monteiro.

La ville de Kaga-Bandoro où les violences ont repris depuis la fin du mois de mai accueille depuis 2016 près de 20.000 déplacés, mais les humanitaires ont de grandes difficultés à travailler. Outre cette localité des violences sont également signalées dans les villes de Zeimo et de Bria.

Les violences en RCA ont déjà fait près de 503.000 déplacés internes, et près de 500.000 personnes ont été enregistrées en tant que réfugiés dans les pays voisins (Cameroun, République démocratique du Congo, Tchad et Congo). 

La Centrafrique a basculé dans les tueries de masse depuis le renversement du président François Bozizé en 2013 par la rébellion majoritairement musulmane Séléka, entraînant des représailles des groupes anti-balaka, se disant défenseurs des chrétiens. C’est grâce aux interventions de la France (2013-2016) et de la Minusca (12.500 hommes) que le calme a été ramené à Bangui, mais la moitié du pays reste toujours sous contrôle des groupes armés. 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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