Changement climatique : Christiana Figueres prédit l’entrée en vigueur de l’accord de Paris plus tôt que prévu

Mardi 19 Avril 2016 - 13:30

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A en croire la directrice de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), Christiana Figueres,  l’accord de Paris sur le changement Climatique signé en décembre dernier pourrait entrer en vigueur de manière précoce, deux ans avant la date prévue de 2020.

Christiana Figueres a fait cette annonce à la veille de la cérémonie officielle de ratification de l’Accord de Paris prévue le 22 avril à New York. Cet accord devrait prendre effet en 2020, et entrera en vigueur une fois que 55 pays représentant 55% des émissions totales du monde l’auront signé et ratifié. La responsable du changement climatique a annoncé la présence de plus de 130 pays pour sa ratification. « Je pense que l’accord pourra entrer en vigueur d’ici à 2018 », a-t-elle  prédit au cours d’un discours à  l’Imperial College à Londres.

Christiana Figueres : « Ceux qui investissent dans le CO2 vont perdre de l’argent »

Christiana Figueres qui quittera ses fonctions en juillet prochain, a insisté sur le fait que l’accord de Paris n’était qu’un projet visant à garantir la réduction mondiale des émissions de carbone. Elle a assuré que ceux qui « investissaient encore de l’argent dans le CO2 allaient perdre de l’argent ». Ajoutant que « faire que l’accord soit accepté et ratifié, cependant, est seulement un prélude à la tâche bien plus complexe de l’appliquer en changeant les systèmes d’énergie du monde pour des systèmes propres et à faibles émissions de carbone ».

Ce qui nécessitera, selon elle, des investissements majeurs et rapides sur une échelle sans précédent depuis la seconde guerre mondiale, pour faire les changements requis suffisamment et rapidement. Elle a précisé que les retards accumulés lors de la négociation du pacte - qui fixe pour objectif de maintenir les températures moyennes mondiales à « bien en-dessous de 2°C » -, ont  placé « une pression incroyable » sur les efforts mondiaux. 

Dans une déclaration conjointe, les Etats-Unis et la Chine, responsables de 40% des émissions mondiales, ont annoncé en début du mois d’avril, qu’ils comptaient se joindre officiellement à l’accord de Paris cette année. Si la plupart des gouvernements et des multinationales semblent désormais adhérer aux grandes lignes de l’accord de Paris, certains pays ne coopèrent toujours pas.

Invoquant, en mars dernier, une perte potentielle d’influence politique, si l’accord venait à être signé, après si peu de négociations, un groupe de réflexion influent  a encouragé les pays en développement à boycotter la cérémonie de ratification.

Une mutation fort difficile

Le passage aux sources d’énergie propres telles que le solaire et l’éolien est crucial. Tout comme le fait d’éviter la construction de nouvelles infrastructures consommatrices de carbone, telles que les centrales électriques au charbon. Chritiana Figueres rappelle que la qualité des investissements aujourd’hui équivaut à la qualité de l’énergie de demain.

« Ce n’est pas correct de penser que nous allons gérer le changement climatique demain. Nous devons le gérer aujourd’hui. Si le monde n’agit pas assez vite pour atteindre un niveau d’émissions nettes à zéro  - en ne produisant plus de Ges qui ne peuvent pas être absorbés par les arbres ou d’autres puits carbone – les pauvres du monde paieront le prix le plus fort, et les Objectifs de développement durable (ODD) s’éloigneront hors portée », a-t-elle averti.

Elle estime que la relation est  simple : « plus  de carbone équivaut à plus de pauvreté. Les émissions nettes à zéro sont la seule façon de rendre possible l’éradication de la pauvreté ».

 

Noël Ndong

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