Chemin de fer : une moyenne alarmante d’un déraillement par jour

Mardi 24 Mai 2016 - 16:58

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Au regard des défis énormes liées à la relance de la voie ferrée en RDC, les discussions vont se poursuivre entre les autorités congolaises et la Banque mondiale (BM) dans le cadre du Projet de transport multimodal (PTM) qui arrive à son terme en 2018. L’idée est d’utiliser de manière efficiente les deux années restantes pour un fonctionnement optimal du géant des transports, la Société nationale de chemin de fer (SNCC).

Au cours de cette période, les priorités seront de plusieurs ordres, notamment la baisse des accidents, la sécurisation de la voie ferroviaire, la modernisation du matériel roulant, la réparation des wagons et l’amélioration du mode de gestion de la SNCC. En effet, cette société commerciale relie treize des vingt-six provinces congolaises issues du découpage territorial. Par ailleurs, après la récente acquisition des nouvelles locomotives, les efforts de relance de la SNCC se focaliseront cette année sur la réhabilitation du chemin de fer. Au total, il y a 1400 km de voie ferrée à réhabiliter. Après l’acquisition des fournitures dont les rails, les traverses métalliques et en béton, les travaux ont débuté effectivement sans aboutir à un arrêt du trafic. Les endroits non réhabilités constituent des points fragiles responsables des déraillements. Circulant sur la voie ferrée à la vitesse prudente de 25 km/h, le train de la SNCC est arrivé malgré tout à baisser le temps de rotation entre Lubumbashi et Muene-Ditu de deux semaines à sept jours.

Pour arriver à évaluer l’impact sur les bénéficiaires finaux, les premières enquêtes de satisfaction auront lieu au courant de cette année. La SNCC dessert tout le sud-ouest, l’est et le nord-est de la RDC, représentant un réseau de 3 651 km de chemin de fer capable de connecter les provinces enclavées du pays dont les Kasaï et le Maniema. Au-delà, le réseau est interconnecté avec d’autres réseaux ferroviaires en Angola et en Zambie. Cette série d’enquêtes permettra ainsi de recueillir l’impression des populations sur les changements déjà perceptibles. " L’efficacité du rail tient à la fois à l’infrastructure, au matériel roulant et aux modes de gestion de la société", insiste un expert. Le PTM travaille justement sur ces différents domaines, quoique le rythme reste assez lent, poursuit-il. Néanmoins, renchérit notre source, "il y a des localités où le train a recommencé à circuler grâce au PTM".

Actuellement, une infime minorité de minerais est transporté par le réseau ferroviaire. Cela exige le renouvellement des sites les plus endommagés de la voie ferrée, surtout dans la partie minière de l’ex-Katanga. « Le chemin de fer ne peut plus être aussi négligé alors qu’il s’agit de la voie la moins chère. La route utilisée aujourd’hui par tout le monde coûte excessivement cher et cela a des répercussions sur le prix final du produit ». Avec le PTM, le gouvernement attend des résultats précis, notamment l’amélioration de la connexion des modes de transport en RDC, le rétablissement de la viabilité financière de la SNCC, le renforcement des performances opérationnelles des entreprises publiques de transport et la simplification des procédures du commerce international de la RDC.

Déjà, les nouvelles en provenance de l’ex-Katanga sont plutôt bonnes. En date du 20 mai 2016, 1 295 tonnes de marchandises diverses étaient en instance d’expédition à Muene-Ditu et à Kananga. Il s’agit de 37 wagons dont 30 pour Muene-Ditu. Les marchandises étaient en instance d’évacuation à Kamina, dans le Haut-Lomami. Elles ne représentent pas des stocks accumulés mais, confie cette fois une source proche de la SNCC contactée par l’ACP, ces marchandises ont été déposées au courant de la même semaine par des trains électriques en provenance de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga. « L’acheminement à destination a été assuré par des locomotives diesel acquises récemment sur fonds du gouvernement et de la Banque mondiale ». À ce stade, le volume des marchandises est encore loin de la capacité réelle de traction des nouvelles locomotives en déploiement.

Laurent Essolomwa

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