Chronique : Accélérer les financements pour le climat

Vendredi 28 Septembre 2018 - 19:58

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Comme chaque année à la fin du mois de septembre, la ville de New York, aux Etats-Unis, vit au rythme de l’assemblée générale des Nations unies. Mais depuis une dizaine d’années, parallèlement à la grand-messe onusienne, se déroule aussi la semaine du climat de New York.

Parce que le climat, au risque de nous répéter, est plus que jamais un enjeu capital de notre époque. Et le secrétaire général des Nations unies n’a pas pris de détours pour interpeller une fois de plus les chefs d’Etat de la planète, réunis lors de cette semaine de haut niveau aux Etats-Unis, afin qu’ils prennent des engagements plus sincères pour lutter contre les changements climatiques.

Car une chose est sûre, à l’échelle mondiale, les financements climat sont encore trop loin de ce qui est nécessaire pour pallier la crise actuelle. Pourtant en 2009, les pays développés s’étaient engagés à mobiliser chaque année, à partir de 2020, cent milliards de dollars par an, pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique. Malgré cette promesse, les pays les plus pollueurs de la planète n’ont reporté officiellement que quarante-huit milliards de dollars à ce jour vers la lutte contre le changement climatique.

Durant la semaine du climat de New York, s’est donc aussi tenu la deuxième édition du « One Planet Summit », ce rendez-vous politique initié par la France en 2017 dont l’objectif principal est de mobiliser de nouveaux financements privés et publics pour soutenir des projets climatiquement compatibles. Cette deuxième édition a eu le mérite de mettre en lumière plusieurs informations que l’on pouvait ignorer sur les efforts des uns et des autres dans la lutte contre le changement climatique.

On y a appris, par exemple, que cent cinquante et un millions de dollars ont été débloqués, dans le cadre du programme d’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques initié par la Fondation Gates. Celui-ci ambitionne de générer six cent cinquante millions de dollars de soutien entre 2018 et 2020.

En matière d’adaptation aux impacts des changements climatiques, un fonds infra-national sur le climat pour l’Afrique, dénommé « Subnational climate fund for Africa », sera aussi lancé pour identifier et financer des projets de gestion des déchets, d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique dans quinze pays africains. Pour l’instant, le montant des financements attendus n’est pas précisé.

La Banque mondiale a, quant à elle, annoncé qu’elle allait investir un milliard de dollars pour déployer des batteries électriques dans les pays en développement. La Commission européenne, de son côté, a annoncé qu’elle allait financer des programmes pilotes pour relancer l’industrie dans les régions minières. Le financement proviendrait notamment des 68,8 milliards d’euros de fonds structurels. Google fournira à près de dix mille villes du monde de nouvelles données en ligne. Ces données permettront aux villes d’accéder à des informations en matière de transports, de bâtiments ou de pollution de l’air. En gros, trente initiatives mondiales innovantes visant à accélérer la mise en œuvre de « l’Accord de Paris sur le climat » ont été actées.

Au-delà de toutes ces annonces et bonnes intentions, la réalité est que les financements climatiques doivent s’accélérer si l’on veut réellement lutter contre le changement climatique. C’est tout le sens du message du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui, avec une grande lucidité, analyse la situation de la manière suivante : « Nous savons ce qui arrive à notre planète. Nous savons ce qu’il faut faire. Et nous savons même comment le faire. Mais, malheureusement, l’ambition de nos actions est très loin de ce qu’elle devrait être ».

 

Boris Kharl Ebaka

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