Chronique : valoriser nos communautés et nos villes

Vendredi 23 Octobre 2020 - 13:15

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On dit souvent que la bataille pour atteindre les Objectifs de développement durable sera gagnée ou perdue dans les villes. Pour la gagner, les villes devront continuer à stimuler l’innovation afin d’avoir un impact durable dans les communautés et de veiller à ce que personne et nulle part ne soit laissé pour compte.

La Journée mondiale des villes célébrée le 31 octobre de chaque année, avec pour thème cette fois-ci : « valoriser nos communautés et nos villes », s’intéressera plus particulièrement à la question des innovations et à la manière dont celles-ci peuvent améliorer les conditions de vie des générations futures.

Plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes. Alors que de plus en plus de personnes quittent les zones rurales pour s’installer dans les villes, un certain nombre de problèmes environnementaux et sociaux se posent, notamment la surpopulation dans les bidonvilles, les mauvaises conditions sanitaires et la pollution atmosphérique. Cependant, l’urbanisation peut également présenter de grandes opportunités et est un outil essentiel pour atteindre le programme de développement durable à l’horizon 2030 si celle-ci est menée correctement.

Les villes n’occupent que 3% de la surface terrestre et le total des zones urbanisées, 10%. Mais l’ensemble des grandes cités sont responsables de 78% de l’énergie consommée, et de 60% de nos émissions de CO2. La Journée mondiale des villes de cette année est axée sur la technologie et l’innovation : innovations numériques qui peuvent être utilisées dans les services urbains pour améliorer la qualité de vie et l’environnement urbain, technologies pour construire des villes plus inclusives, possibilités de produire des énergies renouvelables et technologies qui peuvent favoriser l’inclusion sociale dans les villes. Les technologies telles que l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle, augmentée et mixte ainsi que les objets connectés offrent des possibilités d'efficacité et de communication qui exigent de nouveaux cadres de gouvernance. Ce rythme rapide d’innovation incite également les décideurs et les gestionnaires urbains à renforcer leurs capacités en matière de compréhension, d’acquisition et de régulation des nouvelles technologies.

Mais la qualité de vie et de l’environnement urbain passe aussi par l’expansion des forêts urbaines qui peuvent contribuer efficacement à réduire la lourde empreinte carbone des centres citadins. Lorsqu’elles sont bien gérées, les zones boisées peuvent contribuer à faire baisser la température de 8°C dans les zones urbanisées, et permettent de réduire de 40% les frais liés à la climatisation, grosse émettrice de CO2. A titre d’exemple, un seul arbre de 5 m³ peut absorber l’équivalent de 5 tonnes de CO2, ce qui correspond aux émissions de 5 vols aller-retour entre Paris et New York.

Les villes africaines cherchent à augmenter la place accordée aux arbres, aux espaces verts et aux jardins. L’enjeu est de planter les bons arbres, adaptés aux changements climatiques, aux bons endroits. Les forêts urbaines offrent un large éventail d’effets bénéfiques supplémentaires : stockage du carbone, élimination des polluants atmosphériques, fixation des particules fines, apport alimentaire, rôle économique, prévention des inondations et des sécheresses, et préservation d’une large biodiversité : champignons, plantes, insectes, oiseaux, petits mammifères, etc.

Les forêts urbaines peuvent servir d’habitat, offrir de la nourriture et assurer la protection de nombreux animaux, voire même un environnement plus sain. Sans compter que les espaces verts exercent un effet difficilement quantifiable, mais bien réel, sur notre santé mentale. Investir dans les espaces verts, c’est faire le choix de lieux de vie plus agréables, plus durables, résilients, sains, et plus équitables pour nos villes.

Boris Kharl Ebaka

Légendes et crédits photo : 

Vue partielle d'une ville

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