Circulation routière : plus de cent morts sur la nationale 1 au premier semestre 2019

Samedi 2 Novembre 2019 - 15:00

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Le nombre ne représente qu’une infime partie des décès par accident enregistrés dans le Kongo central au cours de la période considérée. En se référant aux chiffres officiels, au moins cent trente-deux personnes exactement ont trouvé ainsi la mort sur la route Kinshasa-Matadi, au cours des six premiers mois de l'année en cours.  

S’exprimant chez nos confrères d’Actualite.cd, la direction provinciale de la Commission nationale de la prévention routière au Kongo central vient de publier des chiffres terrifiants des accidents de route survenus dans sa province. Au total, explique-t-elle, la province abritant les principaux ports de la République démocratique du Congo a enregistré trois cent quatre-vingt-trois cas d’accidents ayant entraîné la mort de neuf cent sept  personnes. Réputée pour la violence des accidents routiers et le peu de rescapés à chaque cas, la route nationale 1 a attiré bien entendu notre attention. Selon les chiffres officiels croisés, il y a eu un total de cent trente-deux victimes sur le tronçon stratégique Kinshasa-Matadi, dont quatre-vingt-seize hommes, trente-cinq femmes et un enfant. Les données prennent en compte la période allant de janvier au début du troisième trimestre 2019.

Cependant, du côté de la police de la circulation routière, l’on parle d’environ trois cents morts au cours de l’année. Par ailleurs, cet important service de l’État indique cent soixante cas d’accidents rien qu’au premier trimestre 2019 et deux cent vingt au deuxième, ayant entraîné respectivement quatre-vingt-quatre et plus de cinquante tués.

Le facteur humain épinglé

Les causes de ces accidents meurtriers sont liées à plusieurs manquements des conducteurs, notamment l’ivresse au volant, l’excès de vitesse, le sommeil et le manque de contrôle technique des véhicules. Passage obligé pour les grosses remorques remplies de marchandises, cette grande artère du pays a connu une amplification du trafic ces dernières décennies. Ces camions semant très souvent la désolation et la mort sont de plus en plus visibles sur la Nationale 1 à cause du ralentissement des activités du chemin de fer. Actuellement, tout ce qui entre dans le pays pour Kinshasa passe forcément par les 329 km de ce macadam. Il s’agit d’une route étroite comptant de nombreux ravins profonds et des virages difficiles, L’usager de la nationale 1 ne peut que constater la dangerosité de cette artère par le nombre impressionnant de carcasses fraîchement accidentés tout le long du trajet pour Matadi ou Kinshasa.

Solutions durables  

Au regard du rythme effréné de ces accidents, les autorités compétentes ont instauré plusieurs mesures draconiennes pour tenter d’enrayer le phénomène très inquiétant. Il y a, par exemple, l’interdiction de mélanger les passagers et les marchandises (surtout pour les commerçants en provenance de Lufu), l’obligation de quitter le marché transfrontalier de Lufu avant 18 h et l’expertise obligatoire des véhicules de transport.

Pour de nombreux observateurs, la police nationale congolaise doit faire un effort pour être plus présente dans cette route. En effet, il est possible de quitter Kinshasa pour Matadi sans croiser en chemin un véhicule de patrouille de la police. Une situation inconcevable, expliquent-ils. Cette absence des policiers contribue à la persistance des comportements à risque dans cette artère du pays. De nombreuses sources proches de la police parlent d’un véritable problème logistique qui se pose et nécessite des solutions urgentes du gouvernement de la République pour la sécurité des voyageurs et de leurs biens.    

Laurent Essolomwa

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