Coalition Lamuka : des sons discordants à la veille du meeting

Jeudi 31 Janvier 2019 - 16:45

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Sauf imprévu, la plate-forme, avec tous ses cadres réunis, sera en manifestation populaire le 2 février, à la place Sainte Thérèse, dans la commune de N'Djili, la banlieue est de Kinshasa.

Pour son meeting, le tout premier qu'il organise après l’échec de son candidat à la présidentielle du 30 décembre 2018, Lamuka a mis toutes les batteries en marche pour qu’il soit une réussite totale. Une belle occasion pour cette plate-forme électorale de communier avec la population kinoise qui, dans sa large majorité, adhère à sa cause via l’indéfectible attachement qu’elle voue à Martin Fayulu, le porte-étendard de la coalition. Une opportunité également pour donner des nouvelles directives aux électeurs d’hier quant à la marche à suivre par rapport à la nouvelle donne politique que constitue l’avènement du nouveau pouvoir.

Il est clair que Martin Fayulu continue à revendiquer la victoire du scrutin présidentiel du 30 décembre. Il saisira  donc l’opportunité pour asséner des pics à son ex-challenger devenu président, Félix Tshisekedi, dont il a, par ailleurs, rejeté la main tendue. L’on s’attend à un discours aux accents radicaux d’un perdant qui n’a jamais digéré sa défaite électorale qu’il attribue à un arrangement politique sur fond d’un tripatouillage des résultats orchestré par la Commission électorale nationale indépendante. Jusqu’à quelques heures de la tenue de cette manifestation, l’autorité urbaine soutient n’être toujours pas saisie de manière officielle par les organisateurs. Au-delà, d’aucuns s’interrogent déjà sur l’attitude que va adopter la police congolaise, celle-là même qui, pendant la campagne électorale, avait empêché la tenue, au même endroit, d’un meeting du candidat de Lamuka à la présidentielle.     

Des dissensions au sein de Lamuka

L’autre sujet d’inquiétude concerne la présence à ce meeting de certains cadres de Lamuka qui semblent ne plus être en phase avec l’idéal politique défendu par cette plate-forme. Aussi curieux que cela puisse paraître, certains ont pris acte de l'investiture de Félix Tshisekedi, le présumé usurpateur des voix de leur leader, Martin Fayulu. L’Alternance pour la République (AR) et Gabriel Kyungu, tous membres d’Ensemble pour le changement, un regroupement politique affilié à Lamuka ont, à haute et intelligible voix, reconnu Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en qualité de chef de l’Etat de la République démocratique du Congo. Francis Kalombo, le porte-parole d’Ensemble avait, pour sa part, affirmé que Moïse Katumbi n’était pas contre le nouveau président de la République mais plutôt contre le système du président sortant. Et d’ajouter que sa plate-forme ne refusait pas de travailler avec lui mais que « cela devrait passer par la vérité ».

Pendant ce temps, Jean Claude Vuemba, également membre d’Ensemble, a annoncé son absence à ce meeting, préférant prioriser ses activités politiques au Kongo central où il a fait acte de candidature au poste de gouverneur de province. Le porte-parole de la jeunesse d'Ensemble, Elvis Bolungu, cité par 7sur7.cd, est venu rajouter à la confusion en invitant tous les jeunes congolais en général et ceux d’Ensemble en particulier, à ne pas participer à ce rassemblement qu’il juge d’inopportun. « Ce meeting est inopportun, il ne va rien apporter ou changer. Par conséquent, nous invitons tous les jeunes à boycotter ce meeting. Le changement tant voulu par le peuple a été obtenu, nous devons soutenir le président Félix Tshisekedi dans cette lourde tâche de la gestion du pays », a-t-il déclaré.

Qu’à cela ne tienne. Martin Fayulu peut néanmoins compter sur le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, auteur d’un récent twitt dans lequel il démentait catégoriquement tout rapprochement avec Félix Tshisekedi, qualifiant d’affirmations fallacieuses cette information. Le MLC sera donc présent à cette manifestation au moment où d’autres regroupements politiques proches de Lamuka continuent de faire la fine bouche. C’est notamment le cas de CNB de Freddy Matungulu et de Nouvel élan d’Adolphe Muzito, devenus aphones depuis quelque temps. Il est plus que temps que les uns et les autres se déterminent par rapport à la coalition Lamuka afin que les jeux soient clairs.  

Alain Diasso

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