Comité préparatoire au dialogue : l’ouverture des travaux prévue pour ce mardi

Lundi 22 Août 2016 - 19:28

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Le facilitateur Edem Kodjo convoque ce 23 août les délégués mandatés par les organisations politiques et la société civile pour lancer les processus du dialogue faisant ainsi fi du boycott annoncé des partis politiques membres du Rassemblement et alliés.      

Pendant qu’il est récusé par l’opposition dite de Genval dont le leadership est incarné par Étienne Tshisekedi wa Mulumba, le facilitateur Edem Kodjo n’entend pas lâcher prise et continue à se comporter comme si de rien n’était, rassuré par les appuis divers dont il bénéficie. Juste après les dernières mesures d’apaisement prises par le gouvernement avec, à la clé, la libération des prisonniers politiques et la réouverture de certains médias proches de l’opposition, l’ex-Premier ministre togolais est monté au créneau pour annoncer l’ouverture imminent des travaux du comité préparatoire. Sauf changement de dernière minute, c’est en principe ce 23 août que les délégués mandatés par les organisations politiques et la société civile vont se retrouver à l’hôtel Béatrice à Kinshasa pour démarrer les travaux.

Un pari risqué donc pour Edem Kodjo qui, en convoquant ce comité préparatoire, fait non seulement fi de sa récusation par le Rassemblement pour cause de partialité mais en plus a pris l’option de ne composer qu’avec ceux qui adhèrent à sa vision. La coalition des forces d'opposition aujourd’hui regroupées au sein de la plate-forme appelée Rassemblement récemment créé à Bruxelles sera aux abonnés absents. Étienne Tshisekedi et ses compagnons considèrent, en effet, la démarche du facilitateur de l’UA comme une provocation estimant que le fameux Comité préparatoire mis en place « n'engage que la personne de Kodjo qui est en plein forcing ».

Le Mouvement de libération du Congo (MLC) a également déclaré ne pas être concerné par cette « démarche extraconstitutionnelle ». Il en est de même pour l’UNC de Vital Kamerhe et ses alliés qui se sont rétractés en dernière minute  en prenant fait et cause pour le Rassemblement. Alors qu’à la majorité présidentielle l’on se réjouit de cette avancée, les forces significatives de l’opposition mettent plutôt un bémol refusant de verser dans un optimisme béat. Elles restent dans leurs préalables qui, d’après elles, n’ont été satisfaits que de moitié. Les détenus politiques phares restent encore en prison, les médias proches de certains opposants sont toujours réduits au silence, Moïse Katumbi et Vital Kamerhe ploient toujours sous le spectre des poursuites judiciaires, etc. Autant des faits qui, de leur point de vue, sont loin de favoriser une réelle décrispation d’avant-dialogue.

Pour toutes ces raisons, les partis membres du Rassemblement et alliés ne sont pas prêts à prendre part aux travaux du Comité préparatoire au grand désenchantement d’Edem Kodjo qui risque de se retrouver seul avec les membres de la coalition au pouvoir, s’écartant de fait du principe de l’inclusivité censé sous-tendre le dialogue entre congolais. Moralité : l’aile pure et dure de l’opposition ainsi marginalisée pourrait alors se radicaliser et opter carrément pour la confrontation, ce qui ne serait pas dans l’intérêt de la République, fait-on savoir.  

Alain Diasso

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