Comité préparatoire du dialogue : on se bouscule au portillon !

Lundi 18 Avril 2016 - 18:28

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Craignant ne pas se retrouver dans ladite structure, certains chefs des partis politiques de l’opposition menacent de faire tout capoter s’ils n’y siègent pas.

Les prémisses du dialogue se mettent progressivement en marche avec la constitution imminente du comité préparatoire chargé de l’organiser. Juste le temps de procéder à quelques réglages de dernière minute, cette structure sera opérationnelle, apprend-on. Mais les choses ne sont pas aussi simples que cela surtout lorsqu’on s’en tient aux ambitions affichées dans les rangs des composantes concernées (majorité, opposition et société civile) sur fond de contestation des personnalités désignées. Et pourtant, le quota proposé par la facilitation, à savoir douze sièges pour la majorité et l’opposition et six pour la société civile, impose une limitation des délégués provenant de ces différentes composantes. Ce que refusent d’accepter certains membres obnubilés par le désir de prendre part à ce comité préparatoire.

À la majorité présidentielle où la discipline est requise sous la bénédiction de l’autorité morale qui, souvent, entérine les choix des personnes devant engager la plate-forme dans ces genres des structures, la tendance est à l’acceptation de la première liste des délégués telle que proposée au facilitateur. Sur cette liste se retrouvent quelques figures de proue de la majorité connues pour leur allégeance au président de la République à l’instar d’Henri Mova, Me Nkulu, Adolphe Lumanu, Ramazani Shadary, Géneviève Inagosi, etc. La liste incomplète avec neuf délégués seulement désignés dans un premier temps devra être complétée avec trois autres membres supplémentaires pour atteindre le quota requis. Des tractations se poursuivraient encore pour compléter ladite liste, renseigne-t-on.

À l’opposition cependant, l’heure est plutôt à la cacophonie ou mieux à une sorte de confusion au regard des disparités qui caractérise cette plate-forme politique sur fond d’approches contradictoires quant à la participation au dialogue. Excepté la Dynamique de l’opposition, le G7 et bien d’autres partis et plates-formes politiques de cette obédience qui jugent ce forum inopportun, la nouvelle classe politique et sociale ainsi que l’opposition citoyenne sont déterminés jouer leur carte à fond. Les leaders de ces deux regroupements politiques de l’opposition estiment qu’ils sont en droit de faire partie du comité préparatoire eu égard au rôle qu’ils ont joué dans le processus le convoquant. Aussi attendent-ils le retour de l’ascenseur en prenant une part active dans le comité préparatoire d’un dialogue pour lequel ils se sont largement investis. Ces leaders politiques, avec à leur tête, Stève Mbikayi et Justin Bitakwira, y vont à coup de menace en promettant de « faire parler la rue » si leur revendication n’est pas prise en compte.

L’attentisme d‘Étienne Tshisekedi 

Entre-temps, l’UDPS sur laquelle mise la majorité pour tenter de légitimer ce forum - auquel une frange importante des forces de l’opposition parmi les plus significatives n’adhèrent pas - continue à entretenir le flou quant à sa participation nonobstant son accord de principe. Le parti d’Étienne Tshisekedi continue d’attendre la réponse du facilitateur par rapport à ses exigences telles que contenues dans sa feuille de route.

L’autre composante qui pose problème, c’est la société civile qui n’arrive pas non plus à dégager un consensus autour de ses six délégués. Les noms proposés sont loin de rencontrer l’assentiment général dans une composante réputée hétéroclite et qui n’a jamais développé une vision commune par rapport aux enjeux du pays. Tout en exigeant figurer à toutes les étapes du dialogue en commençant par le comité préparatoire, le forum proprement dit et le suivi des conclusions qui en sortiront, la société civile exige par ailleurs le relèvement de son quota qu’elle veut à la hauteur de deux autres composantes.

Toutes ces remises en cause des listes des délégués dont beaucoup sont reniés par leurs pairs placent le facilitateur Edem Kodjo dans l’embarras de sorte à affecter sérieusement son canevas de travail. Pour une certaine opinion, cette situation annonce déjà les couleurs de ce que sera ce dialogue qui, si on n’y prend garde, risque de se muer en une perte de temps et d’énergies sans incidence positive sur la vie sociopolitique du pays.  

Alain Diasso

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