Commémoration de l’indépendance : le Miss affirme que les Congolais vivent soixante ans d’indignation

Samedi 4 Juillet 2020 - 15:19

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Réagissant au discours du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, prononcé à l’occasion de cette fête nationale, le mouvement dit regretter que les réalités rapportées au président de la République par ses services ne soient pas conformes à la réalité sécuritaire sur le terrain à travers le pays.

Le Mouvement des indignés de la situation sécuritaire en RDC (Miss) s’est dit davantage indigné par le discours du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, prononcé à l’occasion des soixante ans de l’indépendance du pays. « Le président de la République doit éviter de croire aux rapports truqués lui transmis qui sont souvent contradictoires avec la situation sur le terrain. Les cent trente-deux groupes armés continuent à terroriser l’est de notre pays sans citer d’autres qui naissent par-ci par-là », a souligné ce mouvement dans une réaction du 2 juillet signée par sa coordonnatrice nationale, Nicole Kavira.

Le Miss exhorte, en effet, Félix-Antoine Tshisekedi à ne pas se limiter à condamner alors que la République démocratique du Congo (RDC), son pays, « est occupé par six pays voisins qui multiplient des incursions sur son territoire ». Pour ce mouvement, le président de la République doit « écouter son peuple pour mieux comprendre la situation et agir fermement ». A Beni, note le Miss, des nombreux rapports   confirment près de six cent soixante-seize civils tués et égorgés par des ADF durant octobre 2019 à juin 2020. Dans ce registre macabre, ce mouvement indique aussi les récentes attaques qui ont coûté la vie, le 22 juin, à un casque bleu indien près de Beni, à côté d’autres incursions rebelles survenue dans plusieurs localités à partir du 20 juin jusqu’à maintenant dont le bilan indique quatre personnes tuées à Halungupa et quinze autres massacrées dans une embuscade tendue sur la route Beni Kasindi.

La naissance de nouveaux groupes armés

Le Miss fait également observer que vers le sud de Lubero et Rutshuru, on note la naissance des nouveaux groupes armés. Ceci serait, selon ce mouvement, à la base de l’augmentation des violences sexuelles liées aux conflits armés. Alors que des déplacements massifs de la populations sont observées dans la région à la suite de ces affrontements réguliers entre différents groupes maïmaï, les rebelles hutu FDLR et les Fardc. « Des centaines de personnes sont prises en otage », regrettent les Indignés, notant qu’au Sud-Kivu, sur les plateaux de Fizi-Mwenga-Itombwe, les affrontements entre les Fardc et la coalition des groupes armés Gumino, Android et Makanika sont toujours signalés causant mort d’hommes, incendie des villages et déplacement de la population. « Il est même indiqué des défections de certains officiers Fardc au profit des groupes armés, notamment l’officier Michel Rukundo Makanika qui a rejoint les groupes armés des Banyamulenge », a souligné cette association.

La RDC attaquée de toutes parts

Dans le chapitre des incursions, le Miss note la présence sur le sol congolais d’au moins six pays dont le Rwanda et le Burundi et leurs militaires opèrent régulièrement dans le territoire congolais, sans qu’aucune autorité ne s’inquiète. « La présence de ces deux armées ont fait plus de quatre-vingt-cinq  civils tués rien qu’en avril 2020 », a regretté cette organisation. Elle fait également savoir qu’en territoire de Moba, dans la province de Tanganyika, l’armée zambienne continue à occuper le sol congolais tandis que vers Tshikapa, dans le Kasai, des affrontements entre Fardc et militaires angolais sont signalés, tout comme dans le Kongo central. Au nord du pays, signale le Miss, la dernière incursion de l’armée centrafricaine a eu lieu dans la chefferie de Kakwa (Ituri) à la frontière avec le Soudan du Sud.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Les membres du Miss

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