Commerce : la France conserve son principal point fort en Afrique au Sud du Sahara

Mardi 7 Mai 2024 - 13:45

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Selon une analyse des échanges commerciaux entre la France et l’Afrique au Sud du Sahara livrée par la DG Trésor, si la France occupe une part modeste dans le commerce extérieur de la zone, malgré un redressement des échanges, elle conserve son principal point fort en termes d’investissements et d’implantation de ses entreprises.

Les faits sont connus. La part de marché des produits tricolores dans les importations des pays africains au Sud du Sahara n’est plus ce qu’elle était et continue à s’éroder : 3,2% en 2023, contre 3,3 % en 2022, et elle est inférieure aux 3,5 % obtenus au niveau mondial, selon les données des douanes analysées par la DG Trésor dans sa dernière newsletter Objectif Afrique (mars 2024). Au 8e rang des fournisseurs des quarante-huit pays au Sud du Sahara, l’Hexagone est désormais très loin de la Chine, qui affiche une part de marché de 17,3% (55 milliards ) dans les échanges commerciaux avec l’Afrique subsaharienne. Dans le détail, en 2023, les échanges commerciaux entre la France et l’Afrique subsaharienne ont atteint 24,5 milliards d'euros (11 milliards euros d’exportations et 13,5 milliards euros d’importations, générant un déficit de -2,5 milliards euros). Les principaux partenaires de la France dans la zone ont été le Nigeria (5,0 milliards euros), l’Afrique du Sud (3,3 milliards euros), la Côte d’Ivoire (2,4 milliards euros), l’Angola (2,0 milliards euros) et le Cameroun (1,5 milliard euros).

Ces échanges représentent 1,9 % du commerce extérieur français, soit une part très modeste, résultat d’une érosion qui perdure depuis une dizaine d’années.  Toutefois, relativise la DG Trésor, « ces échanges sont comparables avec ceux réalisés entre la France et l’Amérique latine », zone qui a représenté 2 % du commerce extérieur français et 26,3 milliards euros d’échanges dans les deux sens en 2023. Les échanges avec la zone ont connu, en 2023, une hausse en volume, au-dessus de la moyenne sur les dix dernières années (20,9 milliards euros), grâce à la progression des importations portées « par la hausse des importations d’hydrocarbures (+70 % par rapport à la moyenne des dix dernières années), en provenance du Nigeria et de l’Angola », ces deux pays étant respectivement les 4e et 11e fournisseurs mondiaux d’or noir pour la France.

L’Afrique subsaharienne reste, de fait, une zone stratégique pour certains approvisionnements importants de l’Hexagone en matières premières : outre les hydrocarbures (11,6 % de ses achats avec 7,6 milliards euros), les produits agricoles (9 %, pour 1,6 milliard euros, avec en tête l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire), et les minerais stratégiques (15,1 %, pour 200 milliards euros, avec trois pays subsahariens parmi les dix premiers fournisseurs). A l’exportation, on note que les flux progressent à nouveau depuis 2020, année de la covid-19 au cours de laquelle ils avaient atteint un point bas, en dix ans, de 9 milliards euros. Mais les exportations n’ont pas retrouvé leur niveau de 2014, à l’époque autour de 13 milliards euros. La France fait beaucoup mieux en matière d’implantation : elle reste, en effet, le deuxième plus grand investisseur étranger en Afrique, avec un stock d’investissements directs étrangers de 38,9 milliards euros en 2022, et 2440 filiales françaises recensées dans les quarante-huit pays sous revue, employant 235 000 personnes. D’après la DG Trésor, cette présence reflète « une hausse de 60 % en dix ans » des implantations locales des entreprises françaises.

Noël Ndong

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