Concertations nationales : l’Asadho dénonce l’absence des débats démocratiques

Lundi 23 Septembre 2013 - 16:15

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Pour l’ONG, ces travaux sont une occasion que le peuple congolais et ses dirigeants viennent de rater pour réfléchir et débattre démocratiquement de vrais problèmes qui freinent le développement démocratique, économique et social du pays.

Dans un communiqué du 23 septembre, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a dénoncé que tout a été mis en œuvre, dans toutes les cinq commissions thématiques des concertations nationales, pour éviter tout débat démocratique profond sur toutes les questions d’intérêt général. Toutefois, l’ONG a particulièrement pointé la commission thématique « Gouvernance, Démocratie et Réformes institutionnelles ». « Plusieurs stratégies ont été mises en place pour éviter tout débat au sein même de ladite commission », est noté dans ce document signé part le président de l’Asadho, Jean-Claude Katende.

Parmi les griefs qui soutiennent le point de vue de l’Asadho, il y a notamment la mise en place de trois commissions comprenant chacune trois à cinq personnes venant de la société civile (SC), de la majorité présidentielle (MP) et de l’opposition politique, qui sont habilitées à harmoniser les points de vue des uns et des autres avec la co-modération de la commission, des interventions très limitées lors de la plénière de la commission et de l’infiltration du groupe de la SC par des individus connus comme membres des partis et ou proches de la MP. « Ces stratégies ont pour finalité de faire passer la quasi-totalité des propositions des recommandations faites par la MP », a dénoncé l’Asadho.

Partage du pouvoir

L’Asadho a aussi déploré qu’au lieu de réfléchir sur les vrais problèmes nationaux, les membres de cette commission sont plus préoccupés par le partage du pouvoir au sein des institutions nationales et provinciales.

Pour l’ONG, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale n’est pas la solution à l’absence de cohésion et au déficit de gouvernance qui se pose dans tous les secteurs de la vie nationale. C’est pourquoi elle reste opposée à ce mécanisme.

L’Asadho exhorte, en effet, le président de la République d’examiner avec le plus grand discernement politique toutes les recommandations qui lui seront adressées par les participants aux concertations nationales pour ne prendre que des décisions qui vont dans le sens de la protection du peuple congolais. Le chef de l’État est aussi appelé à ne pas entériner la recommandation sollicitant la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

L’ONG a, par ailleurs, recommandé au présidium des concertations nationales de prendre des mesures urgentes appelant les co-modérations de différentes commissions thématiques à favoriser les débats démocratiques au sein de leurs commissions et d’organiser de vrais débats démocratiques lors de la plénière des concertations nationales afin que les participants s’expriment librement sur toutes les questions soumises à la plénière.

Au peuple congolais, l’Asadho a conseillé à assurer le contrôle citoyen desdites concertations nationales pour que ses intérêts soient pris en compte dans les recommandations qui seront issues de cette rencontre.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le président de l'Asadho, Jean-Claude Katende