Congo : le taux des avortements clandestins en hausse chez les adolescentes

Jeudi 4 Avril 2024 - 17:13

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L' Organisation pour le dialogue pour l'avortement sécurisé (Odas), en partenariat avec six associations œuvrant pour la protection des droits des femmes et filles, a organisé, le 2 avril, une session de formation pour sensibiliser les agents associatifs et les relais communautaires aux avortements clandestins dans « un contexte restrictif ». Il ressort que la pratique, en dépit des conséquences qui en découlent, prend de l’ampleur dans le pays.

Une trentaine de femmes et jeunes filles a pris part à la formation à valeur de sensibilisation organisée dans le cadre de la clôture du mois de mars. Animant la rencontre, Ornael Mikhael Djembo, expert et point focal national du Centre Odas au Congo, a servi l’étude réalisée en 2023 par le ministère de la Santé et de la Population sur l’ampleur et les dangers des avortements clandestins.

Les résultats de cette enquête, a-t-il précisé, révèlent que les femmes et filles sexuellement actives font de plus en plus recours aux avortements clandestins. Les résultats prouvent, a poursuivi Ornael Mikhael Djembo, que le taux des avortements est estimé à ce jour à 25,9 % dans la tranche d’âge allant de 15 à 19 ans et à 31,3 % dans celle comprise entre 20 à 24 ans.

L’enquête démontre, par ailleurs, qu’à cause de la montée du phénomène, la mortalité maternelle dans la tranche d’âge comprise entre 10 à 24 ans a flambé, soit 25 % contre 10 % chez les mineures âgées de 10 à 15 ans.

Développant sa thématique, l’orateur a alerté que les avortements clandestins sont la conséquence directe des grossesses non planifiées. Ils sont dus, selon la même enquête, à plusieurs facteurs sociaux parmi lesquels la pauvreté, le manque d’emploi, la stigmatisation, la peur et le manque d’information.
L’expert a rappelé à l’assistance qu’au Congo la pratique de l’avortement est réprimée par la loi, à l’article 317 du Code pénal, malgré que le pays a signé et ratifié le protocole de Maputo. Protocole qui, à l’article 14, alinéa 2, appelle les États parties à autoriser l’avortement médicalisé en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé de la mère, la vie de la mère ou du fœtus.

La sensibilisation a été organisée par le Centre Odas de concert avec l’Association congolaise pour le bien-être familial, l’Association SOS femmes du Congo, l’Association congolaise pour les droits et la santé, l’Association Yemeni santé ainsi que l’Association handicap et humanité.

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Ornael Mikhael Djembo (à l'extrême gauche) posant avec les femmes et jeunes filles sensibilisées/ Adiac

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