Conjoncture économique: les risques qui font de 2016 une année difficile

Jeudi 28 Janvier 2016 - 18:26

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Selon les experts de Coface, il faut craindre une nouvelle pression sur certains risques qui ont émergé en 2015. Pour les pays avancés, une attention particulière est portée sur le pétrole bas, la volatilité des marchés et le ralentissement chinois. Quant aux pays émergents, l’on a cité davantage l’endettement excessif des entreprises comme un risque potentiel. Et l’inquiétude sur un éventuel assombrissement des perspectives d'avenir a refait surface.

Dans son analyse des risques pays, les experts sont d’avis que la croissance restera en berne dans les pays émergents au courant de l’année 2016. D’ailleurs elle devrait se situer à moins de 3% à l’échelle mondiale, selon Coface. Il y a également le risque d’un endettement accru des entreprises des pays émergents. Au-delà, un autre risque est épinglé. Il s'agit du risque politique accru qui va affecter la confiance des entreprises dans toutes les zones. Par ailleurs, a fait remarquer Coface, ce risque politique ne concerne pas seulement les pays émergents. En effet, deux événements politiques auront lieu en 2016 aux États-Unis d’Amérique et au Royaume-Uni. Aussi la prudence s’impose-t-elle dans l’analyse globale de l’évolution des risques pays en 2016, concluent les experts.

Plusieurs études projettent une faiblesse du prix du baril au cours de l'exercice en cours. L’une des raisons est bien entendu le retour de l’Iran sur le marché. Les plus gros bénéficiaires de cette chute du pétrole sont les ménages et les entreprises. En effet, ces dernières ont profité de cette baisse pour relancer leurs investissements. À en croire certains analystes, cette rupture de l’équilibre du marché pétrolier est le fruit du retour d’un grand pays producteur, en l’occurrence l’Iran, et la mise sur le marché de la production pétrolière américaine. Ils estiment également que l’Arabie Saoudite ne joue plus suffisamment son rôle de régulateur du marché pétrolier.

La débâcle de l’économie chinoise est également passée par là, avec des effets ressentis au Japon. En Afrique, la morosité de l’économie mondiale préoccupe au plus haut point les experts de Coface. Ceux-ci n’ont pas hésité à dégrader d’un cran les évaluations de plusieurs pays émergents dont l’Algérie et le Gabon (conséquence de la faiblesse du prix des hydrocarbures), l’Afrique du Sud (conséquence de la croissance en berne et des tensions sociales) ainsi que la Tanzanie et le Madagascar (conséquence des incertitudes politiques). L’on est ainsi passé de la surveillance positive à la mise sous surveillance négative. Quant à la RDC, elle est classée dans la catégorie du risque d'impayé des entreprises très élevé.  

Les évaluations risques de Coface se situent sur une échelle de 7 niveaux : A 1 (très faible), A 2 (peu élevé), A 3 (satisfaisant), A 4 (convenable), B (assez élevé), C (élevé) et D (très élevé). Elles sont assorties de surveillances positives et négatives. Elles mesurent en fait le niveau moyen de risque d’impayés présenté par les entreprises d’un pays dans le cadre de leurs transactions commerciales à court terme.

Laurent Essolomwa

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