Conseil de sécurité : des appréhensions autour des tensions préélectorales en RDC

Jeudi 8 Octobre 2015 - 16:15

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S'exprimant pour la dernière fois devant l’ONU, Martin Kobler a dénoncé «un nombre croissant de violations des droits de l'Homme liées au processus électoral, particulièrement à l'encontre du droit de rassemblement pacifique».

Les derniers développements de la situation politique en RDC, caractérisés notamment par les échauffourées ayant perturbé le meeting de l’opposition tenu le 15 septembre à la place Sainte-Thérèse à l’est de Kinshasa, font l’objet des préoccupations au niveau de l‘instance onusienne. Le récent rapport de l'organisation américaine de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) confirmant l’implication des responsables des services de sécurité et du parti présidentiel dans cette déconvenue n’a fait que rajouter à la crainte qui gagne l’ONU par rapport à l’avenir politique immédiat en RDC. Bientôt le pays va, en effet, amorcer son cycle électoral dont le point de chute demeure la présidentielle et les législatives de novembre 2016.

Face à la persistance des tensions politiques, le chef de la mission de l'ONU en RDC (Monusco), qui s’exprimait pour la dernière fois le  7 octobre devant le Conseil de sécurité, a redouté le risque d’un débordement. Martin Kobler fonde ses appréhensions, entre autres, sur la recrudescence des violations des droits de l'Homme liées au processus électoral, en particulier les violations de la liberté de réunion pacifique à la lumière de ce qui s’est passé le 15 septembre à Ndjili. Il a, de ce fait, dénoncé la tendance à réduire l’espace politique avant les élections qui s’observe actuellement dans le chef des autorités politico-administratives tout en recommandant la prise par le gouvernement des mesures nécessaires devant garantir la tenue en 2016 des scrutins législatif et présidentiel transparents, crédibles et inclusifs.

Le patron de la Monusco, qui s’apprête à quitter la RDC d’ici la fin du mois, craint que les tensions politiques préélectorales n’affectent la tenue du dialogue stratégique qui pointe à l’horizon. Et Martin Kobler d’ajouter que la Monusco continuerait à jouer un rôle de bons offices pour soutenir tous les acteurs politiques et le peuple congolais dans la préparation des élections. « Je ne peux pas dire avec certitude si les progrès réalisés sont durables ou si le spectre de la violence peut réapparaître et annuler ce qui a été réalisé jusqu'à maintenant », a-t-il déclaré avant de réitérer son exhortation pour le respect des délais constitutionnels. « Rien ne doit empêcher la tenue à temps des élections en novembre 2016 comme le prévoit la Constitution », a-t-il affirmé tout en plaidant au passage pour un retrait progressif des forces de la Monusco qui, à l’en croire, est intimement lié à des «progrès tangibles sur le terrain».   

Alain Diasso

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