Constitution du 20 janvier 2002 : les sages du Congo jouent à la modération

Samedi 12 Juillet 2014 - 16:15

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À l’issue de la cérémonie d’intronisation des membres d’honneur et des présidents des commissions permanentes spécialisées, le 11 juillet à Brazzaville, le Haut conseil national des sages du Congo, issu de l’Assemblée générale constitutive d’octobre 2012, s’est prononcé sur le débat, en cours, concernant la révision ou non de l’actuelle constitution. Ils ont déclaré jouer la carte de la modération

Par la voix de son président, Jean-Marie Ewengue, cette structure de la société civile, a rappelé que le Congo a enregistré dix-huit constitutions et actes fondamentaux avec six présidents de la République. Un record, comparé à d’autres États d’Afrique centrale a-t-il fait remarquer.

Il a souligné que la Constitution du 20 janvier 2002,  encore en vigueur, a été adoptée par référendum dans un contexte particulier de troubles socio-politique au lendemain  de la guerre du 5 juin 1997. Trois objectifs majeurs avaient influencé l’élaboration de cette constitution à savoir : rétablir  la paix gravement perturbée, la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national; reconquérir l’unité nationale et la cohésion sociale ébranlées par les conflits successifs et, enfin,  jeter les bases du développement socio-économique du Congo en éradiquant ainsi la pauvreté et le chômage, source objectives desdits conflits.

Aujourd’hui, douze ans après, le résultat est positif.  Voici qu’à l’approche de l’échéance de 2016, des voix s’élèvent dans les états-majors des partis politiques et associations de la société civile à propos de l’interprétation des articles 57, 58, 185 et 186 de la constitution. Deux courants sont en compétition : l’un pour la révision afin de l’adapter à la donne socioéconomique actuelle, l’autre rejette catégoriquement toute révision de la constitution.

Après une analyse de la situation, les sages du Congo, face à cet important débat qui semble progressivement prendre un tournant conflictuel, entendent jouer à la modération entre les deux courants refusant ainsi d'observer un mutisme coupable.  Se référant à l’ouvrage de Montesquieu intitulé « L’Esprit des lois »,  Jean-Marie Ewengue a déclaré que « les lois doivent ressortir des mœurs, coutumes et réalités de la société. » 

En dépit de tout cela, il a fait remarquer que la Constitution du 20 janvier 2002 comporte d’autres insuffisances préjudiciables qui méritent d’être abrogées et changées. Il a cité les cas du Parlement qui ne peut démettre le gouvernement en cas de défaillance; du président de la République qui ne peut dissoudre le Parlement en vue de sauver la nation d’une crise sociale aigue. Enfin, le mandat présidentiel trop long. 

 

 

 

Jean Jacques Koubemba