Coopération : baisse drastique des financements pour les investissements et réformes en RDC

Mercredi 22 Juin 2016 - 17:49

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Après la chute des recettes fiscales suite à la crise des matières premières, la Banque mondiale (BM) s'inquiète également de la baisse des taux de décaissements et les délais trop longs pour le lancement des projets financés par les partenaires de la RDC. Selon l’institution de Bretton Woods, c'est le financement extérieur qui a permis au pays de poursuivre les investissements de développement et l’accompagnement de certaines réformes. D'où son appel à des mesures urgentes à court et long termes pour faire face à cette conjoncture internationale difficile qui s'étendra dans la durée.   

Le directeur des Opérations de la BM pour les deux Congo, Ahmadou Moustapha Ndiaye, a jugé nécessaire de réfléchir ainsi sur les mesures nécessaires pour améliorer ou accélérer les taux de décaissements des investissements des partenaires techniques et financiers. Il a lancé cet appel lors de la revue de la performance des projets financés par son institution en RDC. Le ministre des Finances et Gouverneur-pays auprès de la BM, Henri Yav Muland, a ouvert les travaux ce 22 juin 2016 au Roméo Golf.

Selon les derniers chiffres, le portefeuille de la BM demeure moyennement satisfaisant, avec un ensemble de 24 projets mis en œuvre dont 29 % d’entre eux sont notés satisfaisants. « 58 % des projets financés sont restés moyennement satisfaisants », a insisté Ahmadou Moustapha Ndiang. Les causes de cette performance moyenne sont, entre autres, les problèmes liés à la mise en œuvre des projets, l’environnement de fragilité et le jeune âge du portefeuille de la RDC qui reste, il faut le rappeler, l’un des plus importants de la région. En tout cas, il est le plus important de la RDC. En effet, ce portefeuille est évalué actuellement à 3,8 milliards de dollars américains US, soit un total de 29 projets dont ceux qui s’étendent au niveau régional et dans les Grands lacs.

Pour l’année fiscale 2016 qui se clôture dans une semaine, la BM aura accordé un volume de nouveaux engagements chiffrés à 645 millions de dollars contre 487 millions en 2015, soit une augmentation de 32 %. Dès lors, les recommandations et mesures de cette revue sur la performance du portefeuille permettent de renforcer justement l’efficacité et la contribution des projets à l’essor économique et social de la RDC, a martelé Ahamadou Moustapha Ndiang. Il y a, par exemple, le problème de retard dans la mise en œuvre de certaines réformes essentielles. La conséquence est le délai relativement plus long de mise en exécution. Selon la moyenne établie, les projets approuvés depuis décembre 2014 prennent généralement dix mois pour être mis en vigueur, avec un cas extrême allant jusqu’à 16 mois. Cette situation contribue à détériorer la capacité d’absorption du pays, a mis en garde le directeur des Opération. Pire, elle vient également affecter le coût du projet et contraint le pays à recourir très fréquemment aux procédures de restructuration pour allonger le délai. « Actuellement, une enveloppe globale de 766 millions de dollars américains répartie sur 7 projets (éducation, santé, commerce transfrontalier, paix dans la région de l’Est, routes, etc.) est toujours en attente de mise en vigueur ».

A en croire Henri Yav Mulan, ministre des Finances et Gouverneur-pays de la BM en RDC, les défis pour la RDC sont d’arriver à identifier les points faibles, les opportunités et autres contraintes qui ont émaillé la gestion du portefeuille de la BM. Tout le sens de la démarche est de tirer les leçons pour assurer la réussite de la prochaine année fiscale. Le gouvernement de RDC a sollicité un accompagnement financier plus conséquent de la BM dans la mise en œuvre des politiques de diversification de l’économie nationale. Pour rappel, les autorités continuent de tabler sur l’agriculture comme principal pilier de la diversification en raison de sa capacité à créer des emplois et à contribuer à une croissance plus inclusive.

Du côté de la BM, l’on est convaincu de l’urgence de réduire la forte dépendance de la RDC aux ressources pétrolières et minières. Pour y arriver, il faut explorer d’autres sources de croissance, renforcer la mobilisation des ressources domestiques, rationaliser les dépenses publiques et accélérer les réformes visant à renforcer la compétitivité et la diversification de l’économie. Nous y reviendrons.

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non