Coopération : le Congo et l’UE échangent sur les enjeux et perspectives de la gouvernance judiciaire

Mardi 7 Mai 2019 - 15:45

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Les deux parties ont organisé, le 7 mai à Brazzaville, le dialogue sectoriel sur la justice, dans le cadre des accords de Cotonou signés entre les pays ACP (Afrique, Caraïbes et pacifique) et l’Union européenne (UE).

La problématique de la modernisation de la justice au Congo a constitué la toile de fond des échanges qui ont regroupé les cadres du ministère de la Justice et des droits humains, les représentants des différents pays membres et de la délégation de l’UE, des magistrats et de la société civile. Ils ont, en effet, dialogué sur les enjeux et perspectives de la gouvernance de la justice au Congo. Selon le chef de la délégation de l’UE, Raul Mateus Paula, le partenariat entre les deux parties se trouve à un moment très important marqué par la négociation post-Cotonou.

« Il y a des discussions en cours pour définir le cadre qui va régir nos relations au-delà de Cotonou, mais il est évident que les questions de justice, de gouvernance et de droits de l’homme soient au cœur de nos préoccupations et du partage des valeurs communes qui nous tiennent à cœur », a-t-il situé.

Dans le cadre des accords de Cotonou, le Congo et l’UE ont, a rappelé Raul Mateus Paula, une coopération bilatérale qu’il faudrait consolider davantage, surtout dans le domaine de la défense des valeurs et des intérêts. « Cette coopération concerne des domaines tels que la diversification de l’économie, l’environnement, qui sont des sujets tellement importants mais qui ont tous un lien très fort à la justice. Le Congo est un pays stratégique pour la protection de l’environnement qui est un domaine d’actualité », a conclu l’ambassadeur de l’UE au Congo.

Le ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, Aimé Ange Wilfrid Bininga, a indiqué que la problématique en débat est inscrite dans le programme d’actions du gouvernement. Il s’agit, entre autres, de renforcer l’indépendance de la justice; améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats, des greffiers et du personnel de l’administration pénitentiaire ; informatiser les greffes. Il y a aussi la poursuite des efforts pour la réduction des délais de rédaction des jugements et arrêts ; l’accélération du processus d’informatisation de la chaîne pénale. Les autres défis étant : travailler à une plus grande accessibilité à la justice des personnes démunies ; résoudre les problèmes liés à la surpopulation carcérale ; assurer la cohérence entre les priorités retenues par le programme de modernisation et la dotation budgétaire allouée au secteur de la justice et des droits humains.

« Les défis à relever sont donc considérables et le Congo sait compter sur le partenariat privilégié qu’il entretient avec l’Union européenne. La gouvernance de la justice au Congo, principalement la volonté de modernisation de ses structures et la formation du personnel administratif constituent donc une préoccupation du gouvernement », a déclaré le ministre.

Des efforts en cours de déploiement

Malgré le contexte politique et économique difficile, l’Etat congolais n’a ménagé, selon lui, aucun effort en œuvrant inlassablement à l’amélioration des services de la justice. L’Etat, a-t-il poursuivi, est en train de créer des nouveaux tribunaux et de construire de nouvelles prisons (à Owando, par exemple, et la rénovation de la prison de Ouesso) ; former et recruter des nouveaux magistrats. Les pouvoirs publics veillent aussi au respect des droits des plus démunis, assurent la formation des détenus dans le cadre des programmes de réinsertion, a assuré le garde des Sceaux.

« Ce cadre formel et institutionnel du dialogue sectoriel sur la justice nous donne, une fois de plus, la possibilité d’échanger sereinement sur l’ensemble de ces thèmes dans le but de rechercher consensuellement des solutions pragmatiques. L’ambition essentielle et légitime du ministère de la Justice est de relever tous ces défis avec le concours de l’ensemble des partenaires et en ayant pour objectif principal de faire de la justice au Congo une justice moderne, indépendante, crédible, performante et accessible à tous les justiciables », a laissé entendre Aimé Ange Wilfrid Bininga.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

- Aimé Ange Wilfrid Bininga présidant la cérémonie d'ouverture / Adiac - La photo de famille /Adiac

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